L’INSEE vient de faire part de ses calculs sur les émissions de CO2 des Français et souligne qu’en 30 ans, entre 1980 et 2010, les ménages ont globalement réduit légèrement leurs émissions par tête de gaz à effet de serre (GES), liés à l’automobile et au logement. En fait, plus en détail, si les émissions de CO2 liées au chauffage ont nettement diminué, celles dues au transport ont encore légèrement augmenté.
« Les émissions de CO2 générées par notre demande intérieure proviennent pour les trois quarts de la consommation finale des ménages, en premier lieu dans le domaine du logement, des transports et de l’alimentation » précise l’INSEE, qui examine les deux premiers secteurs, les plus émetteurs. En 1980, chaque Français émettait 2,9 tonnes équivalent CO2 par an, en 2010, 2,5 tonnes. Des changements qui proviennent de la modification du « panier » des combustibles consommés. Pour le logement, les fluctuations des émissions de GES dépendent principalement des aléas climatiques, mais pour le transport individuel, ce sont des mutations du parc qu’elles dépendent.
Cependant il faut aussi prendre en compte un autre élément: « en raison de l’augmentation de la population, les émissions totales générées par l’ensemble des ménages ont à peine diminué, passant de 161 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an entre 1980 et 1985 à 159 millions de tonnes entre 2005 et 2010. »
Les émissions liées au chauffage ont cependant nettement diminué, en passant de 1,7 tonne équivalent CO2 à 1,2 tonne. Les raisons ? L’abandon du charbon et le net recul du fuel au profit du gaz naturel. Au début des années 80, celui-ci était à l’origine de 14 % des émissions de gaz à effet de serre, contre 24 % à la fin des années 2000. De plus, si les ménages ont cessé de consommer du charbon, ils ont redécouvert d’autres combustibles, comme le bois.
En ce qui concerne les transports particuliers, les combustibles consommés ont aussi changé : les Français ont abandonné le supercarburant plombé au profit du sans plomb (changement sans impact car ces deux carburants sont autant émetteurs l’un que l’autre) et des biocarburants. Mais le développement du parc automobile a cependant provoqué une légère augmentation des émissions : de 1,2 tonne au début des années 80 à 1,3 tonne à la fin des années 2000. De plus, « le gazole s’est progressivement imposé comme premier carburant pour l’automobile et comme principal émetteur de GES : il représente 32 % des émissions entre 2005 et 2010 contre 4 % entre 1980 et 1985. » Pour les transports, ce sont surtout les biocarburants ajoutés qui expliquent la baisse des émissions des années 2000.
La diminution de 0,4 tonne résulte au total, selon l’INSEE, pour 255 kg du report de consommation vers des combustibles moins émetteurs de gaz à effet de serre, et pour 150 kg d’une moindre consommation d’énergie de combustion. Les émissions sont par contre peu liées à la conjoncture économique : sur le long terme, les émissions totales de l’économie sont liées à l’évolution de la production, mais aussi à celle du contenu de cette production en émissions. De même, celle des ménages sont peu liées à la consommation de biens autres que les combustibles. Par contre, « depuis 1990, après le quasi-abandon du charbon, le réchauffement climatique a pesé à la baisse sur ces émissions pour presque 8 % » précise l’INSEE, malgré des fluctuations trimestrielles parfois importantes.
Source : INSEE