Le cabinet Ethicity (groupe Greenflex) mène chaque année depuis 10 ans, en partenariat avec l’ADEME, une enquête qui permet de mieux comprendre les attentes, les sensibilités et les comportements des Français en matière de consommation responsable. Il marque ce dixième anniversaire par la publication d’un document retraçant les évolutions dans les comportements, Révolution durable : 10 ans de transition vers de nouveaux modes de vie.
En 10 ans, les Français ont pris conscience que l’on est au bout d’un modèle de société, que seuls 6 % pensent encore qu’il faut préserver. Chacun peut agir maintenant à son niveau, par l’intermédiaire de sa consommation en particulier, et selon 82 %, cette possibilité d’agir s’est améliorée ces 10 dernières années. Et cela devrait continuer (84 %) dans les dix années à venir.
L’enseignement de cette étude se traduit par cinq tendances de fond, dans un contexte de défiance croissante envers les grandes entreprises (un indice de 29 % de confiance, soit 28 points de perdus depuis 2004) et de scepticisme vis à vis de l’engagement des grandes marques (49 % de défiance) :
- les Français veulent des garanties pour leur santé et la qualité des produits et recherchent des produits simples (progression de 4,2 % par rapport à 2013 des achats valeur des produits de base pour cuisiner, retour en grâce des fruits et légumes frais dans les paniers français avec +7% en 2012 vs 2011 et + 3% en 2013 vs 2012) ;
- ils veulent se réconcilier avec la nature et avec la valeur des choses en gaspillant moins ;
- ils recherchent un équilibre pour répondre à tous les enjeux : problème de l’emploi, mais sans oublier les enjeux environnementaux, et reconnaissance croissante de l’interdépendance nature/humains ;
- ils expriment une volonté de participer davantage : pour 45 %, l’individu est le premier acteur du développement durable ;
- ils s’adaptent et réinventent leurs pratiques de consommation avec une nouvelle culture de la consommation collaborative : l’usage du produit est plus important que le fait de le posséder (succès des vélos en libre-service par exemple).
Consom’acteurs ou consom’auteurs ? Selon le document, quatre signes font penser que les consom’auteurs dominent :
- les Français sont de plus en plus nombreux (+ 45 points depuis 2011) à déclarer faire plus de choses par eux-mêmes (cuisine, couture, bricolage) : 28 % se déclarent prêts à fabriquer certains produits au lieu de les acheter et selon 77 % même, cette tendance va s’améliorer dans les 10 prochaines années ;
- ils composent davantage pour consommer mieux : ils privilégient les produits plus naturels (56 %), plus sains (premier critère d’achat des produits respectueux de l’environnement), plus robustes, plus proches, plus en lien avec leurs valeurs et leurs convictions, plus malins (moins gaspiller, trouver de bonnes affaires) et moins chers ;
- ils participent plus en raison de l’émergence de la société connectée à la création d’un produit, en communiquant et en exprimant son opinion via les forums et les réseaux sociaux, mais aussi à sa vente ;
- ils retrouvent du plaisir à acheter, avec des produits de meilleure qualité (alors que 69 % déclarent que celle-ci s’est dégradée ces 10 dernières années) et qui ont plus de goût (65 % estiment aussi que cela s’est dégradé).
Source : ADEME