L’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque, produit par France Territoire Solaire, publie l’état trimestriel des raccordements, particulièrement bas en France pour les trois premiers mois de cette année. Il revient sur le paradoxe que représente 2016, une année exceptionnelle pour le photovoltaïque au niveau mondial, mais qui enregistre aussi le plus bas volume jamais raccordé en France depuis 2010.
L’année passée a constitué ce que France Territoire Solaire qualifie de « grand millésime » pour le photovoltaïque dans le monde : 76 GW de nouvelles installations raccordées contre 51 GW en 2015, soit une augmentation de 50 %. Il s’agit même de la première énergie électrique installée au niveau mondial l’an dernier. L’énergie photovoltaïque se révèle compétitive dans de très nombreux pays, avec un prix de revient inférieur aux autres sources de production d’électricité traditionnelles ou renouvelables.
A contrario, en France, le niveau de raccordement (551 MW) affichait en 2016 une baisse de 35 % par rapport à la puissance raccordée en 2015 : « conséquence d’une politique de soutien incertaine et chaotique entre 2013 et 2014 perturbant le cycle de développement des projets » que n’a pas permis de redresser la « mise en œuvre poussive des projets » de différents appels d’offres. Pour les segments les plus importants, les moyennes toitures (de 9 à 100 kW) et les grandes installations (1 MW et plus), les baisses sont de plus de 40 %. Seul le segment des grandes toitures (100 à 250 kW) tire son épingle du jeu tandis que le résidentiel reste stable.
Le premier trimestre 2017 enregistre un volume de raccordement de 82 MW, plus bas qu’au trimestre précédemment et très inférieur au 1er trimestre 2016. Pour comparaison, dans le même temps, 463 MW ont été raccordés au Royaume-Uni, soit cinq fois plus qu’en France. Ce premier trimestre est marqué :
- par une légère reprise du segment des installations domestiques avec un niveau faible, « contredisant » l’hypothèse d’une substitution par des installations en autoconsommation,
- par une nouvelle hausse du segment des moyennes toitures qui se redresse, depuis son décrochage fin 2015,
- par une stabilité du segment des grandes toitures à un niveau très bas, segment où les volumes alloués par les vagues d’appels d’offres restent caractérisés par un taux d’abandon d’environ 40%,
- par la quasi-absence de raccordement sur le segment des très grandes toitures,
- par une chute du segment des grandes installations, trimestre marqué par l’absence de raccordement d’installations de plus de 5 MW.
La file d’attente poursuit par contre sa croissance : au rythme actuel de raccordement, elle pourrait représenter 3 ans, voire 4 ans de nouvelles capacités à raccorder. De multiples difficultés ou freins causent cette situation. L’espoir d’un redressement en 2017 s’éloigne donc pour la France et celui d’atteindre l’objectif fixé par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie encore plus.
Source : France Territoire Solaire