Selon une récente étude de l’ADEME, le monde agricole a contribué directement ou indirectement à la production de 20 % des énergies renouvelables nationales. L’agriculture produit maintenant autant d’énergie qu’elle en consomme (4,5 millions de tonnes équivalent pétrole). De plus, les énergies renouvelables sont une source de revenus non négligeable pour les agriculteurs.
Une importante production d’énergies renouvelables
Avec ses 4,5 Mtep d’énergies renouvelables (EnR) produites, soit 20 % de la production totale du total national, les exploitations agricoles participent autant à la production d’énergies renouvelables qu’elle consomme d’énergies fossiles. Actuellement, plus de 50 000 exploitations agricoles (soit 15 % des exploitations professionnelles) produisent de l’énergie.
Cette contribution pourrait être multipliée par 2 à l’horizon 2030, et atteindre15,8 Mtep en 2050. Elle est essentiellement liée à la production de biomasse pour les biocarburants, mais aussi pour la méthanisation auxquels s’ajoute le bois pour la chaleur, et au développement de l’éolien (mise à disposition de surfaces) sur les terres agricoles.
De multiples modèles d’affaires possibles
L’autoconsommation de chaleur et d’électricité de l’exploitation, obtenues par la géothermie, le solaire thermique et photovoltaïque et la méthanisation leur permet d’une part de réduire leur facture énergétique.
Mais l’étude a identifié plus d’une cinquantaine de modèles d’affaires possibles, en a analysé en détail onze, dont les quatre principaux, plus ou moins intégrés au système agricole de l’exploitation, sont les suivants :
- L’autoconsommation d’énergie renouvelable (chaleur, électricité ou gaz) pour réduire la facture énergétique de l’exploitation (géothermie, solaire thermique, photovoltaïque, méthanisation) ;
- La production et la vente de biomasse pour la production d’énergies renouvelables (cultures pour les biocarburants et la méthanisation, bois pour la chaleur) ;
- La vente d’électricité ou gaz directement sur les réseaux (photovoltaïque, méthanisation) ;
- La mise à disposition de surfaces (éolien, photovoltaïque).
Un complément de revenus appréciable
Selon l’étude, l’ensemble représente 1,4 milliard d’euros, soit l’équivalent de 2 % du chiffre d’affaires de l’agriculture. Mais ils sont irrégulièrement répartis. Ils sont portés pour un milliard d’euros par les biocarburants, pour 109 millions par le photovoltaïque, pour 88 millions par la méthanisation, pour 85 millions par la biomasse, et pour 34 millions par la mise à disposition d’espace pour l’éolien.
Le développement des EnR permet donc de diversifier les revenus des exploitants pour des montants pouvant atteindre quelques milliers d’euros à déduire de la facture énergétique à plus de 15 000 € de revenus complémentaires – le revenu moyen d’un agriculteur, toutes filières confondues, était évalué à 25 400 € en 2015.
Recommandations de l’ADEME : renforcement de l’animation et accompagnement
L’étude recommande le renforcement d’une animation locale axée sur la fourniture de conseils techniques, administratifs et financiers, ainsi qu’un accompagnement au montage des projets, afin d’accélérer la diffusion des EnR dans le milieu agricole et de permettre à l’agriculture d’être véritablement acteur de la transition énergétique.
D’autant que les enjeux du changement climatique revêt une réelle importance pour les agriculteurs – 89% des agriculteurs interrogés estiment que le changement climatique a un impact sur leur activité agricole – et que 49 % d’entre eux EnR.
Source : ADEME