L’Agence Bio confirme les résultats qu’elle laissait entrevoir fin septembre (cf. notre article du 4 octobre 2010) : fin 2010, on recensait en France 20 600 agriculteurs bio, environ 3 % des exploitations. Chiffre certes très insuffisant pour arriver à l’objectif 2012, mais tout de même 50 % de plus qu’en 2008, et avec les 4 100 petits nouveaux de l’année dernière 25 % de plus qu’en 2009, ce qui incite l’Agence Bio à utiliser le terme de « croissance historique ».
« La bio poursuit son développement »
Selon le groupement d’intérêt public, qui existe maintenant depuis 10 ans, cet accroissement provient en partie du Fonds Avenir Bio, lancé en 2008 qui a permis de soutenir 35 programmes visant à la structuration des filières bio. L’objectif de ce projet se définit ainsi :
proposer en quantité suffisante une large gamme de produits bio de qualité en rémunérant justement les producteurs avec des prix maîtrisés pour les consommateurs.
Les surfaces de terres agricoles conduites en agriculture bio ont augmenté de 23,5 % en un an, passant ainsi à 836 000 hectares cultivés, soit 2,9 % des terres exploitées par l’agriculture. Mais pour atteindre les objectifs du plan agricole 2008 (6 % des terres agricoles consacrées au bio en 2012 et 20 % en 2020), ils devraient plus que doubler dans l’année qui vient… et la loi de finances 2011 a réduit de moitié le crédit d’impôt dont bénéficient les exploitants agricoles qui se convertissent au bio : 2 000 € contre 4 000 € jusqu’à présent.
Les régions les plus dynamiques en agriculture biologique sont Rhône-Alpes, devant le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et l’Aquitaine.
« Le marché des produits bio à la hausse »
Côté consommation, le marché des produits bio poursuit aussi sa croissance malgré la crise : il a gagné 10 % en 2010. L’Agence Bio relève une importante évolution en valeur des ventes de jus de fruits (+26 %), de produits frais (16 %), d’épicerie (18 %) et fruits et légumes (9,8 %, ce qui correspond seulement toutefois à une évolution de 5,8 % en volume).
43 % des Français ont consommé au moins une fois par mois des produits bio, 23 % une fois par semaine et 7 % tous les jours, en bref des chiffres stables. Pour quelles raisons en consomment-ils ?
- à 91% pour « préserver ma santé »,
- à 89% pour « la qualité et le goût des produits »,
- à 87% pour « la sécurité »,
- à 86% pour « préserver l’environnement »,
- à 62% pour des « raisons éthiques ».
En moyenne, ils en consomment depuis 8 ans, mais le rapport constate la hausse de la part des consommateurs-acheteurs récents : en effet, 25 % des personnes en achètent depuis moins de deux ans. Et parmi eux 36 % des personnes trouvent normal de payer plus cher un produit bio.
Autre raison de satisfaction selon l’Agence : 35 % seulement ont déclaré ne jamais en consommer, alors qu’ils étaient 46 % en 2003. Pour eux, les freins sont avant tout les prix, considérés comme trop élevés, et le manque de réflexe.
« Consommer bio fait évoluer les habitudes »
Le rapport constate une évolution du comportement chez les personnes qui consomment le plus de produits issus de l’agriculture biologique. Les modifications portent sur les dimensions suivantes :
- davantage d’achat de produits de saison/produits frais (respectivement 93% et 89%),
- limitation des pertes, du gaspillage (83%),
- changement d’habitude sur les types de produits achetés (78%),
- diversification des lieux d’achat (67%),
- augmentation des dépenses alimentaires (61%),
- davantage de cuisine (59%).
Les produits bio les plus consommés restent les fruits et légumes (pour 80 % des consommateurs), devant les produits laitiers (72 %). Mais pour les fruits et légumes, la production française ne suffit pas : 68 % d’entre eux sont importés, dont les fruits exotiques. Le seul secteur exportateur est le vin bio.
Sources : Le Journal de l’Environnement, Dossier de presse de l’Agence Bio