On le pressentait déjà depuis deux mois, en raison de la chaleur des 10 premiers mois de l’année. Mais, même si cela n’est pas encore tout à fait officiel car toutes les données ne sont pas encore connues, 2015 a bien été l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis 1880. Ce sont en tout cas les résultats des études d’experts américains. Pour l’ensemble de l’année, la température moyenne à la surface des terres s’est située à 1,33 °C au-dessus de la moyenne du XXe siècle, soit la plus élevée pour toute la période 1880-2015, a précisé l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), pendant que la température globale moyenne à la surface des mers et des océans se situait à de 0,74 °C au-dessus de la moyenne du siècle passé, battant ainsi le record de 2014.
L’Organisation Météorologique Mondiale avait effectivement annoncé il y a quelques semaines que la température moyenne du globe devait atteindre pour l’année 2015 un record et dépasser le seuil de 1°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle. Les constatations des experts américains vont bien dans le même sens, et le tout confirme aussi le diagnostic du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), d’un réchauffement provoqué par les émissions massives de gaz à effet de serre, dues aux activités de l’homme.
Outre l’origine anthropique de ces émissions, l’année 2015 a aussi été marquée par un épisode El Niño particulièrement puissant : ce phénomène climatique cyclique se traduisant par un réchauffement des eaux de l’Océan Pacifique équatorial. Celui de l’an dernier a été presque aussi puissant que l’épisode de 1997, le plus intense jamais enregistré. Ses effets risquent de se faire encore sentir pendant quelques mois, et même probablement jusqu’à l’été prochain.
En fait, au niveau mondial, sur les douze mois de l’année 2015, 10 ont battu des records mensuels de températures. Et décembre en a été le point d’orgue : il a été le plus chaud jamais enregistré depuis 136 ans, selon les données de la NOAA. Le planisphère des températures montre ainsi des écarts allant jusqu’à 9,6°C par rapport à la moyenne dans certaines régions. Depuis 1997, première année depuis 1880 à avoir connu des records de températures sur la planète, 16 des 18 années qui ont suivi ont été plus chaude que la moyenne.
« L’année 2015 marque une étape symbolique, car c’est la première année durant laquelle la température moyenne du globe est montée de 1 °C au-dessus du niveau de la fin du XIXe siècle. Nous prévoyons que cette tendance se poursuivra en 2016 et au-delà alors que le réchauffement continue » a d’ailleurs souligné le directeur de l’Institut Goddard des études spatiales de la NASA, Gavin Schmidt.
Sources : Libération, Le Devoir, Swissinfo