Selon l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), 2015 sera probablement l’année la plus chaude jamais enregistrée, et 2011-2015 la période de 5 ans la plus chaude. Si le changement climatique causé par les activités humaines franchit des caps symboliques, il favorise aussi les phénomènes météorologiques extrêmes (vagues de chaleur entre autres).
Par rapport à l’ère préindustrielle, la température moyenne de la surface du globe franchira sans doute le seuil significatif de 1° C de réchauffement : une situation qui résulte d’un puissant épisode El Niño et du changement climatique lié aux activités humaines. La dernière période de 5 ans, la plus chaude jamais enregistrée, a été marquée par des phénomènes météorologiques extrêmes, influencés par ce même changement climatique.
Figure 1 (source Organisation météorologique mondiales). Anomalies de la température moyenne annuelle à la surface du globe calculées à partir des jeux de données HadCRUT4.4.0.0 (ligne noire et zone grise indiquant la marge d’incertitude avec un seuil de confiance de 95 %), GISTEMP (ligne bleue) et NOAAGlobalTemp (ligne orange). La moyenne pour 2015 est provisoire car elle ne porte que sur les 10 premiers mois de l’année. Source: Centre Hadley du Met Office.
Selon le Secrétaire général de l’OMM, Michel Jarraud :
L’état du climat mondial en 2015 fera date pour un certain nombre de raisons. Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint de nouveaux pics : au printemps boréal 2015, pour la première fois, la teneur de l’atmosphère en CO2 a franchi la barre des 400 parties par million en moyenne mondiale. L’année 2015 sera probablement la plus chaude jamais enregistrée, les températures de surface de la mer atteignant des niveaux sans précédent depuis qu’il existe des observations. La barre des 1 °C de réchauffement sera sans doute franchie. Tristes nouvelles pour notre planète!
Il est possible de limiter les émissions de gaz à effet de serre, qui sont à l’origine du changement climatique. Nous disposons des connaissances et des outils nécessaires pour agir. Nous avons le choix, ce qui ne sera pas le cas des générations futures.
S’ajoute à cela la présence d’un puissant épisode El Niño, qui ne cesse de gagner en intensité. Ce phénomène influe sur les régimes météorologiques dans de nombreuses régions du monde, et explique la chaleur exceptionnelle que nous avons connue en octobre. Il devrait continuer de réchauffer la planète jusqu’en 2016.
L’OMM publie cette déclaration provisoire sur l’état du climat mondial afin de servir de base aux négociations de la Conférence Paris Climat 2015 (COP21). Pour les 10 premiers mois de l’année, la température moyenne de la surface de la Terre présente une anomalie positive de 0,73° C par rapport à la normale 1961-1990. La température de la surface de la mer affichait déjà une valeur record l’année dernière, elle devrait au moins l’égaler cette année, voire la pulvériser. Pour la période 2011-2015, elle affiche des températures moyennes supérieures de 0,57° C à la normale de la période de référence (1961-1990).
Les éléments marquants de 2015 ont été : un puissant épisode El Niño avec ses conséquences (incidence sur la température moyenne, blanchiment des coraux, sécheresse intense de certaines régions, fortes pluies et inondations pour d’autres, …) ; la chaleur océanique (plus d’1° dans le Pacifique) et la hausse du niveau de la mer ; des températures régionales nettement supérieures à la normale dans la majorité des terres émergées et, à l’opposé, une région notoirement plus froide (l’Antarctique) ; des vagues de chaleur en Inde (42° à 45°), mais aussi en Europe, en Afrique de Nord, au Moyen-Orient, etc. ; de fortes précipitations ou sécheresses, selon les endroits ; des cyclones tropicaux en nombre (84 tempêtes formées sur les 10 premiers mois de l’année, contre une moyenne de 85 par an sur la période 1981-2010) ; recul général de la banquise arctique et étendue maximale dans l’Antarctique).
Selon l’OMM : « Sur les 79 études publiées dans le Bulletin of the American Meteorological Society entre 2011 et 2014, plus de la moitié ont abouti à la conclusion que les changements climatiques anthropiques ont favorisé l’apparition de phénomènes extrêmes. C’est dans le cas des épisodes de chaleur extrême que cette influence a été la plus systématique, la probabilité qu’ils surviennent ayant été multipliée par 10 voire plus, selon certaines études. »
Source : OMM
0 réponse sur “2015 : l’année la plus chaude jamais enregistrée, selon l’OMM”
ça fait vraiment peur tout ça… :/ Le premier graphique est inquiétant, la hausse des anomalies des températures n’arrête pas de grimper…
D’autant plus que les températures au Pôle Nord n’ont jamais été aussi hautes en décembre 2015 (la barre des 0°C franchie) et la neige au Canada s’est faite attendre !
On espère que la COP 21 n’aura pas servie à rien, et qu’on va en tirer quelque chose d’utile !
En tout cas, merci pour cet article complet ! 🙂
ça fait vraiment peur tout ça… :/ Le premier graphique est inquiétant, la hausse des anomalies des températures n’arrête pas de grimper…
D’autant plus que les températures au Pôle Nord n’ont jamais été aussi hautes en décembre 2015 (la barre des 0°C franchie) et la neige au Canada s’est faite attendre !
On espère que la COP 21 n’aura pas servie à rien, et qu’on va en tirer quelque chose d’utile !
En tout cas, merci pour cet article complet ! 🙂