Décidément, nous en sommes à battre tous les records, et il en est certains dont on se passerait bien ! Ainsi, celui battu en 2017 avec le niveau d’émissions de gaz à effet de serre. Tout juste 2 ans après l’Accord de Paris, les concentrations de gaz contribuant au réchauffement de la planète sont passées de 459 millions de tonnes en 2016 à 466 millions de tonnes en 2017, soit une augmentation de 1,7 %.
Toujours plus d’énergies fossiles
C’est un rapport publié par l’Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA) et la société américaine des météorologistes qui l’affirme : tout un ensemble d’indicateurs montrent que le réchauffement de la planète s’est accéléré l’an passé. En cause, la combustion d’énergies fossiles qui a augmenté la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Il s’agit d’un record hélas battu chaque année, comme en témoignent les années 2015 et 2016, après toutefois quelques années de stabilité, Le CO2 a cette fois atteint le taux de concentration de 405 parties par million (ppm) « au plus haut dans l’enregistrement des mesures atmosphériques modernes« , souligne le document qui ajoute « Le taux de croissance global du CO2 a presque été multiplié par quatre depuis le début des années 1960« . Le seuil symbolique de 400 ppm a été franchi pour la première fois en 2013 dans l’hémisphère nord et en 2016 dans l’hémisphère sud.
Des « anomalies » qui reviennent de plus en plus souvent
Parallèlement, les températures atteignent anormalement élevées. Si 2016 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, 2017 se classe comme « année sans El Niño la plus chaude« . Le terme « anormal » revient d’ailleurs plus d’une douzaine de fois, dans ce rapport rédigé par 450 scientifiques, originaires d’une soixantaine de pays. Il y qualifie non seulement des températures élevées, mais aussi des phénomènes de tempêtes, de sécheresse, ou encore de fonte des glaces record dans l’Arctique l’an passé.
Parallèlement, le niveau de la mer a monté et affiché un nouveau record pour la sixième année consécutive : il dépasse désormais en moyenne de 7,7 cm le niveau de 1993. « Les précipitations sur la terre ferme en 2017 ont été nettement au-dessus de la moyenne« , souligne le rapport, car des températures plus élevées des masses océaniques ont conduit à un taux d’humidité plus élevé, en particulier ces trois dernières années, provoquant plus de précipitations, tandis que d’autres parties de la planète ont souffert de longues périodes de sécheresse.
« Je compare l’océan à un train de marchandises« , a souligné Gregory Johnson, un océanographe qui travaille pour les services météorologiques fédéraux (NOAA). « Même si nous gelions les taux de gaz à effet de serre à leur niveau actuel, les océans continueraient à se réchauffer et la mer continuerait à monter pendant des siècles voire des millénaires« .
Des paroles, mais peu d’actes
Alors qu’en 2015, 195 pays prenaient des engagements pour lutter contre le réchauffement climatique, bien peu ont traduit ces belles promesses en actes. Les Etats-Unis, second pollueur du monde derrière la Chine mais menés par un gouvernement climatosceptique, s’en sont désengagés. Mais parmi les autres, pas un seul n’a aligné sa politique sur les objectifs fixés alors.
Selon le rapport d’un ONG, 5 ont cependant fait des efforts. La Suède d’abord, qui a augmenté de 3 % sa production d’énergies renouvelables. Elle est suivie par le Portugal et… la France en troisième position. Mais cette troisième place serait due à ses discours plus qu’à ses actes : elle n’a de cesse d’exhorter l’Europe à aller plus loin que les objectifs prévus.
Sources : AFP, France TV info