Au moment où se déroule la COP24 à Katowice (Pologne), la Déclaration de l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) sur l’état du climat mondial en 2018, encore provisoire, met l’accent sur de multiples signaux révélateurs qui confirment le changement climatique. La tendance au réchauffement sur le long terme a continué cette année et 2018, à en juger par ses dix premiers mois, fera elle aussi partie des années les plus chaudes jamais enregistrées, à l’instar de 20 des 22 dernières années.
Des températures à la surface de la Terre supérieures de près de 1°
2018 enregistre en effet, sur ses dix premiers mois, une température à la surface du globe au 4ème rang des plus élevées. Et d’autres signaux révélateur du changement climatique continuent à se manifester : élévation du niveau de la mer, température et acidification de l’océan, fonte de la banquise et des glaces, phénomènes météorologiques extrêmes.
Ainsi, sur les 10 premiers mois de l’année, la température moyenne à la surface du globe a atteint quasiment 1°C de plus que les valeurs de l’époque préindustrielle (1850-1900). Des résultats calculés à partir de cinq jeux mondiaux de données de température tenus à jour indépendamment les uns des autres. Les objectifs fixés lors de l’Accord de Paris en termes de changement climatique et de limitation de la hausse des températures s’éloignent toujours. Si cette tendance se poursuit, la température risque d’augmenter de 3,5°C d’ici la fin du siècle.
Dans son Rapport spécial, le GIEC a indiqué que la température moyenne à la surface du globe calculée pour la décennie 2006-2015 était supérieure de 0,86 °C aux valeurs de l’époque préindustrielle. La hausse moyenne par rapport à ces niveaux de référence pour la décennie la plus récente (2009-2018) était d’environ 0,93 °C et pour ces cinq dernières années (2014-2018), de 1,04 °C.
Une Déclaration utile pour la COP24
Or tout réchauffement même infime a de lourdes conséquences sur la santé humaine, l’accès à l’eau et la nourriture, mais aussi sur la biodiversité et la capacité d’adaptation. Pour M. Taalas, Secrétaire général de l’OMM, « Il faut le marteler encore et encore: nous sommes la première génération à bien comprendre les changements climatiques et la dernière à pouvoir en contrer les conséquences. »
La Déclaration de l’OMM sur le climat complète les preuves scientifiques sur lesquelles reposent les négociations sur le changement climatique qui se déroulent actuellement, dans le cadre de la COP24. Elle a en effet pour objectif l’adoption de lignes directrices pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Un objectif matériellement possible à atteindre, à condition de changer du tout au tout nos modes de vie, les systèmes énergétiques et les réseaux de transport.
Partout, les Services météorologiques et hydrologiques nationaux, qui contribuent aux évaluations du climat, tirent la sonnette d’alarme. Ainsi au Royaume-Uni, ils indiquent une hausse de la température en été qui pourrait atteindre 4,7°C d’ici à 2070 et une baisse de la pluviosité de 47 %. Les services suisses constatent que le pays devient plus chaud et plus sec. Même s’il doit recevoir des précipitations plus intenses à l’avenir, il y aura cependant de moins en moins de neige dans les stations de ski.
Les conséquences du changement climatique
Les autres signaux relevés, en dehors des températures, concernent l’augmentation des gaz à effet de serre, les océans, l’étendue des banquises. Ainsi cette année, le niveau de la mer était de 2 à 3 mm supérieur à son niveau à la même période de l’année dernière. Depuis le début de l’année, l’étendue de la banquise arctique se révèle bien inférieur à la normale et affiche des records à la baisse. Les 12 minimums saisonniers les plus faibles correspondent à ces 12 dernières années, 2018 ne fait pas exception.
La Déclaration de l’OMM fait aussi état des nombreux phénomènes extrêmes connus cette année : les tempêtes, dont le nombre (70), dans les quatre bassins océaniques de l’hémisphère Nord, se révèle bien au-dessus de la normale (53), les inondations, les vagues de chaleur (notamment celle ayant atteint le nord du cercle polaire), les sécheresses, le froid (au-début du mois de mars en Europe), les feux de forêt (dont ceux de Californie, très meurtriers) et d’autres conséquences indirectes du changement climatique comme la vulnérabilité des différents secteurs agricoles. Celle-ci a fait repartir à la hausse la faim dans le monde, en régression ces dernières années.
Source : OMM