Depuis hier, l’humanité vit à crédit : elle a déjà consommé toutes les ressources naturelles que la Terre peut régénérer en un an. Et nous continuons de grignoter année après année un peu plus des réserves. En 2018, le jour de dépassement tombait le 1er août, en 2017 le 2 août… En 20 ans, le Jour de dépassement a ainsi gagné 2 mois.
Une empreinte écologique trop forte
Les ONG Global Footprint Network et WWF calculent chaque année ce jour de dépassement sur la base de 3 millions de données statistiques en provenance de 200 pays. Elles concernent déforestation, l’accumulation de carbone dans l’atmosphère, l’érosion des sols, l’appauvrissement de la biodiversité ainsi que le réchauffement climatique. Notre empreinte écologique a cette année dépassé la biocapacité de la Terre le 29 juillet.
L’empreinte écologique, c’est la surface de la Terre utilisée par l’homme pour pêcher, élever, déboiser, cultiver, construire et brûler des énergies fossiles. La biocapacité caractérise la surface nécessaire pour faire face à ces besoins. Désormais, tout ce que nous continuons à prélever, nous le faisons à crédit sur les générations futures. WWF France l’explique très clairement dans une courte vidéo :
Les modes de consommation d’un pays à l’autre présentent d’énormes écarts, et influent sur la date locale du jour de dépassement. Nous avons vu en 2019 que l’Union Européenne avait atteint son jour de dépassement le 10 mai. Mais d’autres pays l’atteignent bien avant, tels le Qatar, au bout de 42 jours seulement, ou bien après, comme l’Indonésie, qui a consommé les ressources de l’année entière après 342 jours.
Une Terre ne suffit plus…
« L’humanité utilise actuellement les ressources écologiques 1,75 fois plus vite » que les capacités de régénération des écosystèmes » précise Global Footptint Network. Globalement, pour subvenir aux besoins de l’humanité, il faudrait donc 1,75 Terre. Mais, si tous le monde voulait vivre comme les habitants des Etats-Unis, ce seraient 5 Terres qui s’avèreraient nécessaires, plus de 4 en adoptant le mode de vie des Australiens et plus de 3 pour celui des Russes. En France, nous nous situons dans la moyenne européenne : il nous faudrait tout de même 2,7 Terres, alors qu’à l’autre bout de ce classement, l’Inde par exemple n’en a besoin que de 0,7.
« Des solutions existent et puisque nous les connaissons, passons à l’action ! Chaque geste compte et ça commence par changer de menu. Par exemple, diviser par deux notre consommation de protéines animales nous permettrait de gagner 15 jours par an. Et réduire notre gaspillage alimentaire de moitié repousserait la date du jour du dépassement de 10 jours », plaide WWF. Et si les émissions de CO2 étaient divisées par deux, la date du jour de dépassement arriverait au mois d’octobre et non plus en juillet.
Sources : WWF, France Inter