L’Institut d’Aménagement et d’Urbanisation d’Ile de France vient de publier une note sur le parc de logements franciliens en zone inondable, particulièrement en cas de crue d’occurrence centennale. Il y répertorie les principales caractéristiques de cette exposition ainsi que les observations observées, que l’exploitation des fichiers fonciers permet de préciser.
Combien ?
« L’amélioration de la connaissance et de la protection des enjeux économiques et humains exposés aux risques d’inondation figure parmi les principaux objectifs affichés par le plan de gestion des risques d’inondation, mis en œuvre dans le cadre de la directive inondation, à l’échelle du bassin de la Seine » rappelle l’étude. En croisant les données des fichiers fonciers avec la cartographie des zones inondables, l’institut obtient de nombreux enseignements sur l’exposition et la vulnérabilité du parc de logements franciliens. Il détermine ainsi que, pour une crue d’occurrence centennale (considérée comme crue moyenne par la directive Inondation), près 435 000 logements sont potentiellement exposés aux inondations par débordement : ils représentent environ 8 % des logements et totalisent 27,3 millions de mètres carrés.
Où ?
Ces logements s’inscrivent essentiellement dans les lits majeurs de la Seine (81 %) et de la Marne (15 %), qui constituent donc le principal bassin de risques. Le reste se situe sur les rives de l’Oise (moins de 1 %) et de l’ensemble des petites rivières (Essonne, Yerres, Loing, Epte…). Ce sont les départements de la petite couronne qui sont potentiellement les plus menacés (78 % des logements exposés) : le Val-de Marne, au confluent de la Seine et de la Marne, en tête avec 123 000 logements inondables, devant Paris (107 700), et les Hauts-de-Seine (94 450). La Seine-Saint-Denis se trouve beaucoup moins exposée (11 700).
En grande couronne, les logements exposés se situent principalement dans l’Essonne et la Seine-et-Marne (36 000 logements chacun). Au niveau de la commune, ces risques peuvent se révéler importants : ainsi une quinzaine de communes, essentiellement en petite couronne comptent plus de 10 000 logements en zone inondable, de même que trois arrondissements parisiens (15ème, 12ème, 7ème).
Quel type de logements ?
Parmi ces logements « à risques », l’habitat collectif est largement prédominant. Majoritaires dans tous les départements (sauf le Val-d’Oise), les logements collectifs impactés représentent 82 % du total : 367 700 logements répartis dans 25 650 immeubles. En ce qui concerne les logements individuels (77 000), le Val-de-Marne en compte à lui seul près du tiers (24 650).
Quelle hauteur d’eau ?
L’exposition aux hauteurs d’eau permet de plus d’apprécier la vulnérabilité de cet habitat : plus de 48 % de ces logements (205 000) sont exposés à des hauteurs de submersion entre 1 et 2 mètres (niveaux d’aléas forts), voire plus de 2 mètres (niveaux d’aléas très forts), pour une inondation d’occurrence centennale – là aussi, le Val-de-Marne peut être considéré comme le département le plus sensible.
Enfin cette construction en zone inondable se trouve en accroissement constant : depuis le début des années 80, plus de 100 000 logements ont été construits en zone inondable en Ile de France. Quelle sera la situation en cas de crue type 1910, qui a laissé des souvenirs impérissables dans la mémoire collective des Franciliens ?
Source : Institut d’Aménagement et d’Urbanisation d’Ile de France