Les Etats-Unis et la Chine ont annoncé des efforts conjoints, sans précédent, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les deux plus gros pollueurs de la planète pèsent à eux deux 42 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone à eux deux en 2013 (en termes de combustion de ressources fossiles), selon les données du Global Carbon Project, un consortium international d’organismes de recherche de référence. Cette annonce paraît de bon augure à un an de la conférence sur le climat de Paris en 2015.
Les responsables américains ont déclaré que ces deux engagements sont le résultat de plusieurs mois de discussions. Les Etats-Unis ont décidé de s’efforcer de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 26 % à 28 % (cela représente le double des efforts actuels) d’ici 2025, par rapport à leur niveau de 2005. De son coté, la Chine estime atteindre un pic de ses émissions en 2030, après quoi elles devraient diminuer. Elle s’est d’autre part engagée à faire passer à 20 % d’ici 2030 la part d’énergies renouvelables dans sa production énergétique, alors qu’elle n’était que de 10 % en 2013. Cet accord marque toutefois une étape importante dans la prise de conscience mondiale, Pékin ne s’étant jamais engagé à réduire ses émissions en valeur absolue auparavant.
Si l’Organisation des Nations Unies (ONU) salue l’annonce de l’accord entre la Chine et les Etats-Unis, les climatologues estiment pour leur part que ces engagements ne vont pas assez loin pour s’attaquer au problème du réchauffement climatique. Ainsi, selon Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, les Etats-Unis et la Chine « ont assumé le rôle de dirigeants que le monde attend d’eux. (…) L’engagement des gouvernements des deux plus grandes puissances économiques dans le monde offre une opportunité inédite à la communauté internationale d’arriver à conclure un accord significatif et universel en 2015 [lors de la conférence de Paris]. » Tandis que pour Tao Wang, climatologue au Centre Tsinghua-Carnegie à Pékin, « les objectifs ne sont pas assez ambitieux« .
Sources : Reuters, La Voix de l’Amérique, Le Monde