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ACEA : un marché très fragmenté pour les voitures électriques

L’Association des Constructeurs Automobiles Européens (ACEA) vient de publier de nouvelles données qui démontrent d’une part la corrélation du PIB par habitant d’un pays dans le développement des voitures électriques et d’autre part l’importance des incitations à l’achat mises en place par les gouvernements. L’association plaide de plus « pour une approche ambitieuse, mais plus réaliste » de ce marché.

Seuls les pays européens dont le PIB par habitant est supérieur à 30 000 € (Europe de l’Ouest donc) enregistrent un taux de pénétration des véhicules électriques de plus de 1% explique l’association. Pour les Etats membres de l’Union Européenne, les 3 premières places reviennent à la France et au Royaume-Uni avec 1,4 % devant l’Allemagne (0,8 %). « Nos données démontrent que, même s’il est en croissance, le marché européen des véhicules électriques reste extrêmement hétérogène, ce qui rend difficile l’idée d’un système d’incitations à l’échelle européenne. Beaucoup de gens considèrent le marché norvégien comme une référence. Mais, tout comme son PIB de 64 000 euros par habitant, soit plus de deux fois la moyenne de l’UE, la part de marché VE de la Norvège (29 %) est une exception en Europe » explique Erik Jonnaert, secrétaire général de l’ACEA.

Par contre, dans la moitié des Etats membres, la part du marché atteint au moins 0,5 %. Mais elle reste proche de 0 dans les pays dont le PIB par habitant est inférieur à 17 000 € (Europe centrale et orientale, y compris Grèce), car leur prix y devient un obstacle majeur. Ainsi, dans la république hellénique, seules 32 voitures électriques ont été vendues l’année dernière.

Par ailleurs, les incitations à l’achat des véhicules électriques diffèrent d’un pays à l’autre, mais la part de marché des véhicules électriques ne devient significative que lorsque l’état offre un « bonus » important. « Même si tous les constructeurs élargissent leurs portefeuilles de véhicules électriques, nous constatons malheureusement que la pénétration de ces véhicules sur le marché reste très faible et très fragmentée dans l’UE. Les consommateurs à la recherche d’une alternative au diesel opteront souvent pour des véhicules à essence ou hybrides, mais ne sont pas encore en train de passer à des voitures électriques à grande échelle » précise M. Jonnaert. Il ajoute : « En d’autres termes, le produit final seul – aussi bon soit-il – n’est pas suffisant pour créer une demande. Outre des incitations harmonisées et cohérentes pour stimuler les ventes, nous devons investir davantage dans les infrastructures de recharge et de ravitaillement dans tous les États membres de l’UE, avant de pouvoir espérer que les consommateurs de toute l’UE adopteront réellement des véhicules alternatifs. »

Dans l’optique de la prochaine présentation du projet de loi qui fixera les objectifs européens de réduction d’émission de CO2 pour les voitures européennes d’ici 2030, l’ACEA rappelle la quasi-inexistence des véhicules électriques dans certains pays de l’Union Européenne et appelle à un « réveil des décideurs » qui ne doivent pas établir les mesures de décarbonation uniquement sur les performances des pays les plus riches.

Source : Avere, CCFA (Comité des Constructeurs Français d’Automobiles)

 

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