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Achats en ligne, une empreinte environnementale pire qu’en magasin

Si beaucoup d’études comparent les intérêts respectifs des achats en ligne ou en magasin, elles tournent surtout autour des prix, de la praticité, mais peu se concentrent sur les impacts environnementaux. Une étude parue dans Environmental Science & Technology montre pourtant qu’il vaut mieux, pour les produits achetés fréquemment, se déplacer dans les magasins que de les acheter en ligne. Cela permettrait de limiter les émissions de CO2 liées à ces achats en ligne..

Achats en ligne ou en magasin ?

Emballages et transports, sources de pollution des achats en ligne

L’une des principales raisons en est qu’en matière d’achats en ligne, les gens ne commandent souvent qu’un produit à la fois, se faisant ainsi livrer de multiples paquets. Le conditionnement et le transport induisent ainsi de multiples émissions de gaz à effet de serre. Alors que « Lorsqu’ils font leurs achats dans un magasin, ils regroupent ces achats en un seul gros moment« , note Sadegh Shahmohammadi, de l’Université Radboud aux Pays-Bas et l’un des chercheurs ayant travaillé sur cette étude d’un an et demi.

Les déchets d’emballage et les multiples transports pour arriver à destination sont les deux facteurs qui génèrent le plus d’émissions de CO2 pour les achats en ligne. Elles se retrouvent alors globalement plus importante pour chaque article. Une étude de 2010 avait par ailleurs montré que l’achat en ligne ne devenait intéressant que sous trois conditions : une commande en ligne remplace trois courses et demie en voiture, 25 produits sont livrés simultanément ou encore si le client doit faire 50 km pour se rendre au magasin.

3 canaux d’achats comparés

Les chercheurs se sont focalisés sur le dernier kilomètre, en distinguant 3 types de canaux d’achat, les plus fréquents au Royaume-Uni. Il s’agit des magasins physiques, du « brick & clicks » (une commande en ligne livrée par un magasin physique) et les « pure players » (vendeurs strictement en ligne). Les évaluations de CO2 pour chacun de ces modes se fondent sur le nombre de produits achetés, le transport, le stockage en entrepôt, la livraison et les activités d’emballage. Les résultats montrent que l’empreinte totale des GES par article est considérablement plus élevée pour les achats en ligne du type « pure players ». Elle se révèle de 81 % supérieure à celle des achats en magasin. Le type « Brick & clicks » étant encore plus économe.

Ce schéma est particulièrement vrai dans les pays où l’on utilise beaucoup la voiture pour faire les courses. Ainsi, à la campagne, il sera moins « coûteux » pour l’environnement d’aller faire son shopping en voiture de temps en temps que de se faire livrer de multiples colis chaque semaine.

La livraison en 24 heures et le retour des colis : deux fléaux

La mode du « tout, tout de suite » a entraîné une augmentation importante des livraisons le jour même ou dans les 24 heures. Cela engendre, pour les achats en ligne, des livraisons en quantité de plus en plus petites. « Nous avons des véhicules qui tournent partout et effectuent des livraisons uniques. Nous avons le concept de livraison « gratuite », qui est un argument de vente pour les détaillants, mais ce n’est pas vraiment gratuit au sens de ce qu’elle leur coûte et de ce qu’elle coûte en termes environnementaux » précise Julian Allen, chercheur au département d’études des transports de l’Université de Westminster.

Pire encore, les clients n’hésitent plus à renvoyer tout ou partie de leur commande, notamment pour les vêtements commandés sur internet. Cela entraîne bien évidemment d’autres transports et de nouvelles émissions de gaz à effet de serre. D’autant que les différents paquets peuvent provenir, et être renvoyés à plusieurs sites.

Source : RTBF

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