Alors qu’Enedis (ex-ERDF) vient d’annoncer avoir installé en 6 mois près de 900 000 compteurs communicants, malgré l’opposition rencontrée dans un certain nombre de communes, l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) a récemment réalisé des mesures de champs électromagnétiques créés par les compteurs Linky et publié un rapport de mesure.
Dans son rapport, l’ANFR rappelle d’abord comment fonctionne un compteur Linky, qui mesure en permanence l’énergie consommée par une installation électrique, comme n’importe quel autre compteur. Mais il est interrogé une fois par jour par un dispositif de stockage, le concentrateur, situé dans le quartier, qui transmet les données à un serveur informatique par un réseau téléphonique mobile existant. Le concentrateur interroge de plus l’ensemble des compteurs qui lui sont rattachés à intervalles réguliers afin de surveiller l’état général du réseau basse tension. La première interrogation dure moins d’une minute, la durée de la réponse de la seconde est comprise entre 0,1 et 0,2 seconde.
Ces échanges utilisent des courants porteurs en ligne (CPL) qui se servent du réseau électrique pour propager les signaux par conduction dans les câbles électriques. « Les compteurs ne sont donc pas des émetteurs radioélectriques » précise le rapport, mais ils induisent un champ électromagnétique. Ils doivent respecter des normes de compatibilité électromagnétique et des valeurs limites d’exposition du public aux ondes radioélectriques.
Après un rappel de la réglementation en matière d’exposition du public aux ondes électromagnétiques et une explication des conditions de ces mesures, l’étude montre des niveaux de champs électromagnétiques substantiellement plus faibles que les valeurs limites réglementaires à 20 cm des compteurs et qui décroissent très rapidement avec la distance :
- Les niveaux de champs électriques sont de l’ordre de 1 V/m à 20 cm du compteur (sans communication CPL), niveau comparable à celui d’un compteur électrique classique ; lorsque le compteur communique en CPL, l’exposition augmente de l’ordre de 0,1 V/m ; la valeur limite réglementaire (87 V/m dans cette gamme de fréquences) est donc respectée ;
- Les niveaux de champs magnétiques mesurés en émission CPL sont de 8.10-3 µT (micro Tesla) ; ce niveau apparaît 700 fois plus faible que la valeur limite de 6,25 µT.
Un chapitre du rapport ANFR compare également au compteur Linky les niveaux des champs électromagnétiques émis par quelques équipements du quotidien (téléviseurs, lampes ou chargeurs d’ordinateur). Les niveaux mesurés à proximité du compteur Linky dans la bande de fréquence 1 kHz – 100 kHz apparaissent du même ordre de grandeur.
Les compteurs Linky étudiés n’étaient pas équipés d’émetteurs radio Linky (ERL). Les ERL sont des modules optionnels, destinés à être installés par le client d’un distributeur d’énergie, qui permettront de transmettre en temps réel les données du compteur Linky vers les appareils situés à l’intérieur du domicile. Ces ERL seront fournis aux utilisateurs par les fournisseurs et associés aux offres de services qu’ils proposeront. Ces ERL feront également l’objet de mesures ultérieures.
Ce premier volet de l’étude sera complété par des mesures chez les particuliers avant et après l’installation du compteur Linky et des mesures des niveaux de champs électromagnétiques créés par les concentrateurs situés dans les transformateurs de quartier.
Source : ANFR