Le deuxième symposium international sur l’agroécologie, organisé par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) du 3 au 5 avril, vient de s’achever à Rome. L’agroécologie présente de nombreux avantages mais il est temps d’en accélérer la démocratisation. La France compte, quant à elle, multiplier par 10 le nombre de ses exploitations engagées dans l’agroécologie.
Développer l’agroécologie
Ce symposium sur l’agroécologie a réuni plus de 700 participants, représentants gouvernementaux, ou non-gouvernementaux, membres de la société civile et 6 organisations onusiennes.
Lors de son discours de clôture, M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, a affirmé : « Les exploitants familiaux doivent rester au cœur des efforts visant à intensifier l’agroécologie (…). Il est temps d’accélérer la démocratisation de l’agroécologie. Nous avons réussi à dépasser le stade où nous parlions de ce qu’est l’agroécologie pour passer au stade où nous avons fixé des objectifs précis pour chaque programme qui doivent être atteints d’ici les prochaines années et où nous disposons d’un fort soutien en provenance de la société civile et des gouvernements qui ont travaillé dur pour faire de ce symposium un succès. »
Renforcer le rôle de l’agroécologie, c’est aussi renforcer celui des petites exploitations agricoles, exploitants familiaux, pêcheurs, éleveurs.
De nombreux avantages
L’agroécologie offre de nombreux avantages dont une meilleure sécurité alimentaire, une meilleure résilience, une capacité à améliorer les moyens d’existence et les économies locales, une diversification de la production, la promotion de la santé, la protection des ressources naturelles et de la biodiversité, la santé des sols et une meilleure adaptation aux changements climatiques.
« Il est essentiel que les cadres juridiques et réglementaires soient mis en œuvre de manière à assurer un changement en profondeur qui favorisera une agriculture et des systèmes alimentaires durables basés sur l’agroécologie et qui respectera et protégera les droits des agriculteurs tout en garantissant leurs accès à des ressources productives telles que la terre, l’eau et les semences » a déclaré le Président du Symposium, M. Braulio Ferreira de Souza Dias.
Les gouvernements sont donc appelés à développer des cadres politiques et juridiques, afin de promouvoir et de soutenir l’agroécologie, et les consommateurs et citoyens à agir pour promouvoir une consommation responsable. Il faut également augmenter les financements dédiés à l’agroécologie sur le long terme.
Multiplier par 10 les exploitations françaises
Dans le cadre de ce symposium, le ministre français de l’Agriculture, Stéphane Travert, a annoncé la multiplication par 10 du nombre d’exploitations engagées dans l’agroécologie pour parvenir « à 10 % des fermes françaises« . Il annonce un plan de 1,1 milliard d’euros pour développer l’agriculture bio en France et doubler d’ici la fin du quinquennat les surfaces cultivées en bio (15 % des surfaces agricoles au lieu de 6,5 % actuellement).
Selon lui, l’agroécologie, qui comprend l’agriculture bio et défend l’utilisation de méthodes plus respectueuses de la nature, permet de réaliser la « transition » du modèle agricole intensif vers plus de durabilité, et de répondre « aux défis qui se multiplient« , « agronomiques, économiques, alimentaires, sociaux, environnementaux. »