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Alerte : FR-Alert, le dispositif français est lancé

FR-Alert : dispositif d'alerte et d'information

Opérationnel depuis le 21 juin, le nouveau dispositif français d’alerte et d’information des populations, FR-Alert, est la transcription en France d’une directive européenne imposant aux 27 États membres de l’UE l’obligation de se doter d’un système d’alerte via la téléphonie mobile. Il permet d’envoyer des notifications sur le smartphone des personnes présentes dans une zone confrontée à un danger grave.

Un système d’information et d’alerte des populations qui n’était plus adapté

Jusqu’à présent, le système d’information et d’alerte des populations reposait essentiellement sur plus de 2 000 sirènes, issues de la défense passive des années 30, auxquelles étaient venues s’ajouter au fil du temps la mobilisation des télévisions et radios pour la diffusion des messages et celle des comptes institutionnels sur les réseaux sociaux. Un système d’alerte fort insuffisant : les sirènes ne portent pas partout (surtout dans les zones rurales) et on ne suit pas toute la journée la radio ou la télévision.

Une application dédiée exclusivement aux alertes pour crues (Vigicrues) a bien été lancé par le Ministère de la Transition écologique en début d’année. Mis il fallait encore installer l’appli sur son smartphone pour pouvoir la consulter. Et elle ne signale que les risques d’inondation. FR-Alert est destinée à signaler n’importe quel danger imminent dans une région précise : catastrophe naturelle, accident biologique, chimique ou industriel, acte terroriste…).

Une alerte envoyée sur le smartphone sans inscription préalable

Dans les zones concernées par un incident majeur, toute personne présente recevra désormais une alerte sur son téléphone portable. Le dispositif FR-Alert repose sur la technologie de diffusion cellulaire (« cell broadcast »). Les messages d’alertes sont diffusés sous la forme d’ondes radio par les antennes de télécommunication et non pas par SMS. Ceci afin d’éviter de saturer le réseau en cas d’envoi à un grand nombre de personnes. Cependant, la diffusion cellulaire fonctionne actuellement sur la 4G (5G à l’avenir), ce qui exclut dans l’immédiat les téléphones classiques (non smartphones). Le système sur la 2G et la 3G sera déployé ultérieurement, selon le site dédié.

Développé par le ministère de l’Intérieur, FR-Alert est conçu pour alerter toute personne présente dans la zone de danger sans qu’il soit nécessaire de s’inscrire au préalable pour recevoir les alertes ou de télécharger une application mobile. La notification s’accompagne d’un signal sonore et d’une vibration, dès l’instant que le téléphone est allumé, même en mode silencieux, à l’exception du mode avion.

Les notifications transmettent des informations sur la nature du risque (un feu, une inondation, un accident industriel…), l’autorité qui diffuse l’alerte, la localisation du danger (établissement, quartier, commune, agglomération, département…), l’attitude à adopter (rester chez soi, évacuer la zone…), et le cas échéant un lien pour obtenir des informations supplémentaires sur un site internet officiel. La fin de l’alerte est également diffusée par notification.

Un système par encore complet

Actuellement, le système n’est cependant encore pas parfait. Premier problème, selon Romain Moutard, directeur du projet interministériel FR-Alert, le Cell Broadcast atteint un taux de pénétration d’environ 60 %, avec un objectif de 80 % en 2023 : « Seules la solidarité et la bienveillance des uns et des autres à l’égard de leur famille et de leurs voisins permettra d’atteindre le 100 % de pénétration ».

Autre détail, les collectivités n’y ont pas accès. Et, précise Delphine Favre, déléguée générale d’Amaris l’association de collectivités, interrogée par Actu-Environnement, « Dans 90 % des cas, les crises sont gérées par les maires et, quand le préfet prend la main, ça prend en général énormément de temps ». Par exemple, lors de 2 expérimentations (Fos-sur-Mer et Solaize), ce ne sont que 30 à 45 minutes après le déclenchement de la sirène que le message d’alerte a été envoyé. Il faudrait donc mieux coordonner les systèmes existants. L’accès aux collectivités territoriales pose un problème technique de sécurisation de l’accès à la plateforme, à laquelle seul l’Etat peut actuellement recourir.

Enfin, derniers détails, la prise en charge du multilinguisme, notamment dans les zones très fréquentée par les touristes, fait partie des points à améliorer avec l’ergonomie de l’application et la question de l’interdépartementalité.

Sources : Service-public, Actu-Environnement

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