Bientôt la fin des tracteurs diesel ? En tout cas, un jeune agriculteur auvergnat, Alexandre Prévault, a inventé un tracteur électrique polyvalent, Alpo, dont l’architecture se tourne vers des pratiques agronomiques respectueuses du sol et de l’environnement. Il ne s’agit plus d’un simple prototype, puisqu’il en est maintenant au stade de la commercialisation.
Un tracteur électrique poids plume…
Maraîcher, mais aussi ingénieur en mécatronique, ce jeune exploitant agricole a cofondé sa société, Sabi-Agri, pour commercialiser ce tracteur au design épuré. Il ne ressemble pas vraiment en effet à l’image que l’on se fait d’un tracteur moderne, avec cabine climatisée tout confort.
Un châssis en tôle mécano-soudée, un siège pivotant à 360 degrés pour le conduire dans les deux sens, un cerceau de sécurité et une simple manette de pilotage munie de boutons. Et voilà un tracteur électrique poids plume : 450 kg contre 1,5 tonne pour un tracteur classique, ce qui a l’avantage de diminuer le tassement du sol.
Tout cela en fait un outil agroécologique qui favorise la bonne santé de la terre : « Avec le pétrole, on a créé des tracteurs puissants allant profondément dans le sol. Or, plus on le tasse, plus on l’asphyxie et plus la microfaune et la microflore disparaissent, ce qui est une source d’infertilité. C’est un cercle vicieux« , explique Alexandre Prévault.
Mais qui a tout d’un grand
« Avec ses 25 chevaux, on réalise les mêmes opérations culturales qu’avec un tracteur thermique de 40 chevaux. On a la juste puissance agronomique nécessaire pour semer, désherber, récolter, manutentionner… autant d’opérations qui ne nécessitent pas énormément d’énergie« , assure le jeune maraîcher, Celui-ci s’est installé dans la plaine de la Limagne, après des études au SIGMA-Clermont-Ferrand (Institut français de mécanique avancé) et une bonne expérience de technicien agricole. Et c’est sur ses terres qu’il fait les premiers plans de son tracteur en 2016. Il aime répéter que « la mécanique doit être au service de l’homme« .
Question caractéristiques, Alpo peut fonctionner pendant 8 heures et ses batteries se rechargent en 2 heures. Il se démarque aussi par sa maniabilité : il peut faire des demi-tours sur place. Très robuste, il ne nécessite aucune maintenance (hors pneumatiques) avant 5 000 heures de fonctionnement.
Il permet bien sûr d’atteler tous les outils agricoles traditionnels, à l’avant comme à l’arrière et représente un gain de temps appréciable : avec son siège tournant, il se conduit en propulsion ou en traction. On peut donc y atteler deux outils, cela évite de revenir au hangar pour en changer. Il existe en deux ou quatre roues motrices et a même dans sa gamme un modèle dit « enjambeur » conçu pour les viticulteurs.
Bien moins cher qu’un tracteur traditionnel, il est aussi 6 fois plus économique, en coût de fonctionnement, que son équivalent thermique de 40 chevaux. En conclusion, son inventeur affirme : » En créant ce tracteur électrique, j’ai voulu renouer le lien entre l’homme et le sol. Les technologies modernes associées à une conception mécanique simple et éprouvée, m’ont permis de développer ce tracteur innovant, au plus près de notre travail quotidien« .