A l’occasion des Assises nationales de la qualité de l’air 2013, les ministères du Développement Durable et de la Santé ont publié le plan d’actions pour l’amélioration de l’air intérieur, reprenant les préoccupations exprimées lors de la table ronde Santé-Environnement de la Conférence Environnementale de septembre 2012.
Nous passons entre 70 % et 90 % en moyenne de notre temps dans des espaces clos, C’est dire l’importance de l’air que nous y respirons et la nécessité d’en connaître les enjeux sanitaires mais aussi économiques : particulièrement quand on sait que l’asthme frappe 3,5 millions de personnes, que les insuffisances respiratoires graves en touchent 50 000, et qu’on estime entre 10 et 40 milliards par an le coût de la mauvaise qualité de l’air intérieur dont 1 milliard pour le remboursement des médicaments anti-asthmatiques.
Ce plan d’actions qui propose des actions à court, moyen et long terme s’articule autour de cinq thèmes : informer le grand public et les acteurs relais ; développer l’étiquetage pour les produits susceptibles d’émettre des polluants dans l’air intérieur ; dans la filière du bâtiment, développer les actions incitatives et préparer les évolutions réglementaires ; progresser sur le terrain vis-à-vis de pollutions spécifiques ; améliorer les connaissances.
Afin d’informer le grand public, mais aussi les acteurs-relais, une campagne de communication sera lancée, portant sur la qualité de l’air intérieur. Celle-ci rappellera les bonnes pratiques mais luttera aussi contre les idées fausses, tentant par là d’améliorer le comportement des occupants ou des utilisateurs des locaux, « un levier essentiel » selon le communiqué. Un outil web verra le jour, il permettra un auto-diagnostic de la qualité de l’air dans les logements, et sera ainsi à la disposition de tous. Par ailleurs, les animateurs des espaces Info-Energie devront se former pour intégrer la compétence qualité de l’air.
Mais tous les acteurs doivent aussi mieux connaître l’étiquette des émissions de polluants volatiles concernant les produits de construction et de décoration. Un travail d’information et d’étiquetage d’autres produits émetteurs de polluants volatils doit de plus être entrepris : il portera notamment sur le mobilier, et en priorité les meubles destinés aux enfants.
Le plan de rénovation thermique doit de même s’accompagner d’une grande vigilance sur la qualité de l’air : cela concerne en particulier l’aéro-ventilation des bâtiments. Ainsi, diverses actions incitatives envers les professionnels devront être lancées, comme le renforcement des certifications existantes et la formation des personnels.
En ce qui concerne certaines pollutions spécifiques dans des lieux répertoriés (hôpitaux, métros et trains, bâtiments recevant du public…), une méthodologie de surveillance et une stratégie de réduction des pollutions doivent être élaborées par un groupe de travail. Cela permettra également d’introduire de nouvelles valeurs guides pour l’air intérieur au code de l’environnement.
Enfin l’amélioration des connaissances portera notamment sur les logements contigus aux installations industrielles, la présence de nanomatériaux dans le bâtiment, l’exposition aux moisissures. Cela amènera à un renforcement de la formation initiale et continue des professionnels de la santé.
Source : ministère du Développement Durable