L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié fin mars un avis sur l’exposition aux basses fréquences et aux infrasons générés par les parcs éoliens. L’Agence ne voit actuellement aucune raison de modifier la législation actuelle, mais recommande toutefois de renforcer l’information des riverains lors d’un projet d’implantation de parc éolien et de poursuivre les recherches entre santé et exposition aux infrasons et basses fréquences sonores.
L’Agence a en effet réalisé une évaluation sur l’impact sanitaire des basses fréquences sonores (20 Hz à 200 Hz) et infrasons (inférieurs à 20 Hz) émis par les parcs éoliens. Cela lui a permis de mesurer et caractériser d’une part en situation réelle ces infrasons et d’analyser d’autre part les données disponibles concernant les effets potentiels sur la santé. Les résultats de ces mesures ne justifient ni de modifier les valeurs limites d’exposition aux bruits existants, ni d’étendre les fréquences sonores actuellement considérées dans la réglementation aux infrasons et basses fréquences sonores.
En effet la réglementation française introduit une distance minimale d’implantation des éoliennes de 500 mètres au-delà te toute habitation, mais ne prend pas en compte les basses fréquences et les infrasons. Des campagnes de mesures, réalisées à proximité de trois parcs par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), si elles confirment que les éoliennes sont sources d’infrasons et de basses fréquences sonores, ne constatent aucun dépassement des seuils d’audibilité.
Par ailleurs, les effets potentiels sur la santé des infrasons et basses fréquences produits par les éoliennes n’ont fait l’objet que de peu d’études scientifiques. Mais aucune donnée expérimentale et épidémiologique aujourd’hui disponible ne met en évidence d’effets sanitaires liés à l’exposition au bruit des éoliennes, autres que la gêne liée au bruit audible. Si des effets biologiques chez les animaux soumis à des niveaux élevés d’infrasons ont été constatés, ils n’ont jamais été décrits chez l’être humain, en particulier pour des expositions de l’ordre de celles des riverains (expositions longues à faible niveau).
Par contre, l’Agence recommande plusieurs mesures : le renforcement de l’information des riverains lors de l’implantation de parcs éoliens, notamment en leur transmettant les éléments du projet au plus tôt ; le renforcement de la surveillance de l’exposition au bruit par des contrôles des émissions sonores des éoliennes ; la poursuite des recherches sur les relations entre santé et infrasons, en envisageant la faisabilité d’une étude épidémiologique sur l’état de santé des riverains.
Source : ANSES