L’ADEME souhaite accompagner 20 sites d’industries agroalimentaires témoins pour montrer que ce secteur peut réduire ses pertes et gaspillages tout en réalisant des économies financières. Elle lance un appel à candidatures pour trouver les entreprises volontaires.
A l’échelle mondiale, un tiers des aliments produits pour la consommation humaine est gaspillé : il s’agit donc de volumes considérables qui ont éthiques, économiques et environnementaux notoires, et notamment en France. Seulement 20 % des volumes gaspillés suffiraient à nourrir 6 millions de Français en situation de précarité alimentaire. Cela représente l’équivalent de 16 milliards d’euros gaspillé par an et l’équivalent de 15,3 millions de tonnes de CO2 émises chaque année inutilement, soit 3 % des émissions de notre pays.
Or les industries agroalimentaires présentent un fort potentiel de lutte contre ce gaspillage : on y trouve en moyenne 10 % de « pertes matières » et 4,5 % de gaspillage (produits encore consommables en alimentation humaine). On peut évaluer la valeur commerciale à 2,2 milliards d’euros par an. Mais beaucoup d’entreprises méconnaissent ces « pertes matières » (50 %) et les coûts associés (90 %). Ceux-ci se décomposent en matières, énergie, déchets, coûts humains, etc. Et les solutions existantes sont trop peu connues et trop peu mises en œuvre.
Parmi ces solutions, on trouve des modifications de l’organisation, une sensibilisation des salariés, l’écoconception, des investissements en matériel plus performant, etc., au niveau de la chaîne, et au niveau de la valorisation humaine, le don des produits, encore trop peu pratiqué : 7 % seulement de ce qui pourrait être donné l’est effectivement.
Pour les 20 sites que l’ADEME retiendra, elle proposera un diagnostic complet des pertes alimentaires, un plan d’actions pour les réduire , un accompagnement à sa mise en œuvre et des outils de communication pour valoriser la démarche. En contrepartie, les entreprises s’engagent à participer financièrement à l’opération, à hauteur de 1 000 € et autorisent l’agence à communiquer sur les résultats.
Source : ADEME