Les périodes de canicule ont beaucoup mobilisé les actualités cet été, mais maintenant, c’est surtout de la sécheresse dont il est question. Dans certaines régions, elle devient franchement inquiétante et de plus en plus de territoires se voient placés en alerte maximale (situation de crise). Si le Ministère de la transition écologique et solidaire n’était déjà pas vraiment optimiste fin juillet, les mises à jour du site Propluvia ne lui permettent pas d’envisager une amélioration immédiate.

Des prévisions peu optimistes dès juillet
Fin juillet, le Ministère de la transition écologique estimait « En comparaison, la situation des nappes était plus tendue en juin 2017 avec des niveaux globalement plus faibles qu’en juin 2019. La situation est donc meilleure cette année par rapport à juin 2017 du fait d’une année 2018 globalement pluvieuse ». Mais « S’il ne pleut pas suffisamment pendant l’été, la sécheresse des sols et la demande accrue en eau vont accélérer la vidange des nappes » ajoutait-il, en précisant que les prévisions météorologiques n’étaient pas favorables.
Prévisions qui se sont confirmées dans beaucoup de régions, où il n’est pas tombé une goutte de pluie, alors que d’autres subissaient de violents orages. Mais pour la plupart, les températures élevées ont accentué l’assèchement des sols. Si bien qu’actuellement la presque totalité des départements français sont concernés, partiellement ou entièrement, par des mesures de restriction de l’usage de l’eau et de l’irrigation, et les autres en situation de vigilance.
Le site Propluvia recense en effet actuellement 86 départements ayant au moins partiellement une restriction d’usage de l’eau et de l’irrigation au-delà de la vigilance, et pas moins de 192 arrêtés préfectoraux concernant une partie, voire la totalité de leur territoire.
4 niveaux de restriction en période de sécheresse
Il existe quatre niveaux de restriction, en période de sécheresse. Le niveau de vigilance consiste en une information et une incitation des particuliers et des professionnels à économiser l’eau. Le niveau d’alerte prévoit la réduction de moins de la moitié des prélèvements à des fins agricoles ou l’interdiction jusqu’à 3 jours par semaine, l’interdiction d’activité nautique, l’interdiction à certaines heures d’arroser les jardins, de laver sa voiture, etc.
Vient ensuite le niveau d’alerte renforcée qui oblige à la réduction d’au moins la moitié des prélèvements à des fins agricoles, la limitation plus forte des prélèvements pour l’arrosage des jardins, le lavage de voitures, et peut aller jusqu’à l’interdiction de certains prélèvements. Enfin, le niveau de crise prévoit l’arrêt des prélèvements non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles, seuls ceux en relation avec la santé, la sécurité civile, l’eau potable ou encore la salubrité étant autorisés.
Les seuils entraînant des mesures de restriction sont définis au niveau local par les préfets afin de faciliter la réaction en situation de crise et la concertation entre les différents usagers d’un même bassin. Or ce sont bien les deux derniers niveaux qualifiant la sécheresse qui sont atteints dans une grande partie des territoires.
Sources : Ministère de la Transition écologique et solidaire, Propluvia, Terre-net