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Austérité et budget du développement durable

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L’heure est à l’austérité pour le budget 2011. Soucieux de réduire le déficit, le gouvernement fait des coupes sombres dans certaines dépenses, le développement durable n’y échappe pas. Toutefois, J.-L. Borloo se veut rassurant : il estime le financement des actions du Grenelle de l’environnement (19 milliards d’euros sur 3 ans) préservé.

En effet, le ministre juge normale la baisse de 10 % des crédits d’impôts verts : selon lui, les incitations fiscales servent de « starter », mais ne doivent pas constituer un soutien permanent. Il estime de même que le secteur photovoltaïque n’a plus besoin d’incitations financières, puisque nous sommes déjà en avance sur les objectifs du Grenelle, et que d’autre part  la filière ne souffrira pas, étant donné sa progression de 600 % en 2 ans et les coûts de production en baisse :

C’est le marché le plus dynamique d’Europe. On sera à trois ou quatre fois l’objectif en 2020. (…) La vérité est que l’objectif de 2020 sera atteint fin 2011 si l’on ne fait rien. Les coûts de production ont baissé de 40% par an, n’est-il pas normal que le coût d’achat de l’électricité diminue de 12% ?

Comprendre l’objectif de 2020 comme un maximum à atteindre semble surprenant, alors que d’autres pays d’Europe y voient plutôt un minimum et semblent plutôt prêts à le revoir à la hausse. D’ailleurs, les professionnels de la filière ne sont pas vraiment du même avis : ils pensent au contraire que ces restrictions vont contribuer à freiner les embauches, car ces annonces renvoient une image négative aux investisseurs. La ministre envisageait en janvier  la création de 600 000 emplois verts d’ici 2020. Or le secteur de l’énergie solaire représente à lui seul 20 % de ces emplois, et dès 2011, l’embauche devrait y décroître.

Le ministre affiche le même satisfecit pour le dispositif de bonus/malus automobiles (voir à ce sujet notre article du 27 septembre), qui a donné « des résultats spectaculaires », et qu’il considère comme « une formidable avance à la France dans la baisse des émissions de CO2 des voitures neuves ». Des mesures de sévérité (baisse des seuils d’accès au système) s’avèrent surtout nécessaires pour des raisons de financement. D’autre part, la toute nouvelle taxe poids lourds  qui fera son apparition en 2012, devrait rapporter 1 milliard d’euros par an et servira à financer les infrastructures de « transport durable ».

Enfin, toujours selon le ministère, les éco-prêts à taux zéro (PTZ) qui servent à financer les travaux de rénovation thermique dans les bâtiments anciens – 130 000 signés dans la première version – prendront fin le 31 décembre 2010 dans leur version actuelle car ils doivent évoluer pour assurer une meilleure prise en compte de la performance énergétique et mieux cibler les primo-accédants.

Sources : Novethic, Enviro2B, L’Express, Le Figaro, 20 minutes (image)

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