Alors que la région parisienne connaît un pic de pollution entraînant une limitation du droit de rouler des véhicules habituels, le service Autolib’ vient de fêter ses 5 ans. Pour ceux qui n’ont pas le droit de prendre leur propre voiture, l’autopartage de véhicules électriques peut être une solution. Autolib’ fête son anniversaire justement en offrant 20 minutes gratuites à ses abonnés, et publie quelques chiffres-clés, à tempérer toutefois avec un bilan mitigé.
Des chiffres-clés favorables
Lancé le 5 décembre 2011 dans Paris et 45 communes d’Ile de France avec 250 véhicules 100 % électriques, la solution d’autopartage française en compte aujourd’hui près de 4 000. Elle s’appuie sur des voitures « Bluecar » développés par la filiale du groupe Bolloré, Blue Solutions, dédiée à la mobilité électrique. Le réseau compte actuellement 1 100 stations dans une centaine de communes de la région francilienne et 6 300 bornes de recharge et, dans une infographie destinée à remercier ses abonnés, se revendique « le plus grand service d’autopartage du monde. »
Au cours de ces cinq années, 320 000 personnes ont déjà utilisé ses services : elles ont au total parcouru au total plus de 165 millions de kilomètres, soit plus de 4 000 tours du monde. Le service compte une location de voiture toutes les 5 secondes et estime avoir permis de supprimer plus de 36 000 véhicules diesel ou essence (chiffres toutefois discutables selon certains) sur les routes d’Ile de France. En 2016, les abonnés parcourent pratiquement l’équivalent de 4 tours du monde par jour. Depuis peu, s’est ajouté au service aux particuliers un abonnement spécial artisans « Utilib' » conçu pour accompagner les professionnels en répondant aux besoins de différents métiers dans leurs activités quotidiennes.
… mais un bilan mitigé
Malgré ces chiffres prometteurs, le bilan semble cependant mitigé. Malgré les plaintes de certains utilisateurs concernant l’état parfois douteux de l’habitacle, et autres incivilités, et surtout des pannes électroniques par temps de pluie et le manque de suivi technique des véhicules, la solution d’autopartage déclare une satisfaction clientèle de 92 %. Un succès incontestable donc, même si d’autres chiffres ne sont pas encore aussi bons. Ainsi, au bout de 5 ans, le service n’est toujours pas rentable et l’équilibre financier est attendu au mieux pour l’année prochaine, peut-être même la suivante. Par ailleurs, côté abonnements, si les gens adhèrent bien au service « longue durée » (près de 100 000 abonnements en 2015), il n’en va pas de même pour le « courte durée » (mois, semaine, jour) qui a diminué de 14 % en 2015 et pour le forfait 8 heures, lancé en 2014 et qui a enregistré une baisse de 26 % l’année suivante.
De plus la concurrence s’est aussi déployée dans la capitale : d’autres sociétés comme Zipcar, Wattmobile et Ubeeqo proposent maintenant un service équivalent. Mais Autolib’ a également investi d’autres villes françaises, comme Lyon et Bordeaux, et étrangères, comme Londres, Turin ou Singapour, entre autres.
Sources : Autolib’, 20 minutes, Connaissance des énergies