Si l’on ne veut pas que notre planète ressemble un jour à celle de l’attachant petit Wall-e, il devient urgent d’agir, on le sait tous… Mais nous astreignons-nous pour autant à bien trier nos déchets pour que la plupart d’entre eux puisse être recyclés ? Si à domicile, les poubelles de tri sélectif font désormais partie de notre quotidien, il en va autrement dans la rue ou sur notre lieu de travail puisque seuls 20% des gobelets et des contenants en plastique sont recyclés…
Et pourtant, certains collecteurs de déchets récupèrent plus que les collecteurs classiques : ce sont ceux de Canibal, une start-up française créée en 2002. Ses machines (remarquez le « can » commun à canette et Canibal !) sont munies d’un système de loterie, s’apparentant à une machine à sous, qui distribue des bons de réduction chez des partenaires, en moyenne une fois sur quatre. Plus de dix ans plus tard, le concept est dans la rue, notamment près des distributeurs automatiques et des points de vente à emporter.Compact et avec un design sobre, le collecteur Canibal cache bien son double jeu : non seulement il sait reconnaître le déchet que vous venez de lui confier (canette acier ou alu, bouteille en plastique PET clair ou foncé et gobelet PS ou PP), mais il le compacte, le stocke et vous récompense immédiatement pour votre geste écologique. Les machines sont raccordées à une plateforme Internet, qui permet de suivre leurs taux de remplissage et de les vider uniquement lorsqu’elles sont pleines, ce qui permet aussi de fortement réduire les émissions de CO2. Les déchets ainsi collectés sont dirigés vers la plateforme logistique Canibal qui les pèse et les met en balle avant de les confier à des sociétés spécialisées chargées de leur valorisation. Celles-ci vont broyer et laver ces déchets, les traiter mécaniquement ou chimiquement pour les transformer en poudre ou en granules et les revendre en tant que matières premières secondaires… Une filiale spécifique a ainsi vu le jour en France pour les gobelets en plastique qui n’étaient pas du tout recyclés… En un an, le bilan d’une seule machine Canibal permet d’économiser près de 900 kg de fer, 800 kg d’aluminium et 300 kg de charbon, sans compter les économies de pétrole, eau et charbon. Entre sa sortie d’usine et son retour sous forme de matière première réutilisable, une canette n’aura vécu que 90 jours… Les collecteurs incitatifs Canibal sont disponibles en location à 299€ par mois, ce qui représente quand même un certain coût annuel pour les entreprises. Mais les grands groupes (Nestlé, Coca-Cola, SNCF, Vittel, BNP) ne rechignent pas à la dépense pour affirmer leur implication environnementale. Et comme ces collecteurs sont de plus en plus plébiscités, Canibal se porte bien et a levé de nouveaux fonds en juillet dernier pour suivre la demande. D’ici fin 2013, l’entreprise espère bien s’être développée à l’international.
La première année de collecte suffit largement à compenser l’impact environnemental de la fabrication d’un collecteur Canibal et de son utilisation pendant dix ans. N’hésitons plus : le recyclage, c’est vraiment le super jackpot progressif pour notre planète !