L’ADEME vient de publier un Avis sur l’allongement de la durée de vie des produits, basé sur des travaux menés sur plusieurs années. Sauf exception, l’agence se prononce en faveur de cet allongement, qui représente un des leviers pour réduire les impacts de notre modèle de consommation sur l’environnement et l’épuisement des ressources. Elle propose de plus des pistes d’actions en cohérence avec les dispositions de la loi de consommation et de la loi de transition énergétique pour la croissance verte.
En effet, tous les produits manufacturés génèrent des impacts environnementaux, en termes d’épuisement de ressources, d’émissions de gaz à effet de serre, de pollution des milieux, de production de déchets plus ou moins dangereux. Ces impacts interviennent à toutes les étapes, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à sa fin de vie du produit, en passant par son utilisation. Notre modèle de consommation n’est pas viable dans le temps.
Les consommateurs ont quant à eux une perception paradoxale des produits : s’ils affirment d’un côté que la durée de vie de leurs produits a baissé au cours des dernières décennies, parlant même d’obsolescence programmée pratiquée par les fabricants, ils reconnaissent aussi que les équipements sont aujourd’hui plus utilisés, plus performants, plus efficaces et consomment moins d’énergie. En fait, affirme l’ADEME, « Plus que la programmation de leur obsolescence, c’est le manque de qualité et le fort taux de renouvellement de certains produits qui posent aujourd’hui problème. En l’absence d’information sur la durée de vie, les ménages privilégient avant tout les achats de produits les moins chers qui sont aussi parfois–voire souvent–de moindre qualité.«
Sauf quand des questions de santé ou de sécurité l’imposent ou en cas de rupture de technologie majeure amenant des gains environnementaux significatifs durant les phases d’utilisation, l’ADEME se prononce donc en faveur de l’allongement de la durée de vie des produits, notamment pour des raisons d’économie de ressources, de prévention des déchets et de développement d’emplois locaux (réparation, réutilisation.
Mais il faut parallèlement faire changer les habitudes des consommateurs, en leur offrant davantage d’informations sur la longévité, la durabilité et les impacts environnementaux des produits, mais également les pratiques des fabricants afin de rétablir la confiance entre les consommateurs et les industriels. Afin d’y parvenir, l’agence préconise la combinaison de quatre leviers d’actions :
• Accroître la durabilité : la qualité des produits, leur réparabilité, leur modularité, leur compatibilité avec les autres systèmes et leurs capacités à évoluer.
• Fournir au consommateur une information fiable sur la durée de vie des produits.
• Consommer de façon plus responsable, en adéquation avec ses besoins réels,
• en entretenant ses produits et en limitant d’une certaine manière les effets de mode qui encouragent les renouvellements prématurés.
• Optimiser les usages (consommation collaborative, mutualisation des usages…) et favoriser le réemploi.
Source : ADEME