L’ADEME vient de faire paraître un Avis sur l’énergie éolienne où elle constate que l’éolien terrestre est une technologie aujourd’hui mature et proche de la compétitivité, mais que des efforts sont encore à faire pour l’intégration de cette énergie sur le réseau, et surtout pour en arriver à une appropriation sociale de cette source renouvelable dans les territoires.
La Programmation Pluriannuelle de l’Energie fixe un objectif de puissance installée compris entre 21 800 MW et 26 000 MW d’éolien terrestre et 3 000 MW d’éolien en mer posé à horizon 2023, ce qui correspond, respectivement, à 9000 à10 500 machines sur terre et 440 machines en mer. Cela fait de l’éolien l’une des principales sources de l’électricité renouvelable contributrices à la transition énergétique. L’ADEME lui attribue une part de 22 % en 2030 dans la production électrique nationale.
Arès une description distinguant trois classes d’éoliennes (les grandes, d’une puissance supérieure à 2,5 MW ; les moyennes, de 36 KW à 2,5 MW ; le petit éolien), l’ADEME rappelle les chiffre-clés, le contexte international et les pays européens leaders sur le secteur (Danemark, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni) et souligne le retard de la France : alors qu’en Europe, la part de l’éolien représente en moyenne 10 % de la production électrique, ici l’énergie du vent ne couvre que 4,5 % de notre consommation.
Or les atouts de l’éolien sont nombreux : il s’agit d’une source d’énergie propre et locale qui présente l’un des temps de retour énergétique les plus courts de tous les moyens de production électrique. Elle est de plus prévisible et gérable et bénéficie d’une compétitivité croissante. Certains points doivent cependant encore retenir l’attention : le contrôle des impacts acoustiques et paysagers, le respect des objectifs nationaux de la biodiversité, la gestion des interactions avec les radars et le besoin d’un cadre réglementaire stable et lisible. Ces points sont en amélioration.
Les perspectives d’évolution de l’éolien sont bonnes car le secteur est porteur d’innovations et présente une opportunité pour l’économie circulaire. Favoriser l’éolien participatif offre le double avantage de mettre en route des leviers de financement et de concourir à un meilleur ancrage des projets dans les territoires. Dans ce contexte, l’ADEME agit pour l’acceptabilité et l’appropriation des projets et soutient les avancées technologiques ainsi que la recherche et le développement.
La conclusion de l’Agence est que l’énergie éolienne participe à l’équilibre offre-demande du système électrique national et contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La filière éolienne dans son ensemble est créatrice de valeur ajoutée, d’emplois locaux. Le bilan environnemental de l’éolien est largement positif. Mais l’appropriation sociétale de l’éolien constitue la principale condition de son développement.
Enfin, l’ADEME rappelle que les efforts de développement de la filière éolienne, comme de toutes les énergies, doivent avant tout se fonder sur une vision d’un système énergétique durable et être accompagnés d’efforts importants de réduction des consommations.
Source : ADEME