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Barrages hydroélectriques : une menace pour certains fleuves, selon des chercheurs

Barrages hydroélectriques

Les barrages hydroélectriques et les réservoirs représentent les plus grands dangers qui menacent la connectivité des fleuves et rivières à courant libre dans le monde, selon des chercheurs de l’Université McGill (Montréal). Ils estiment que plus de 260 000 kilomètres de fleuves et de rivières sont actuellement menacés par des projets d’aménagement hydroélectriques. Leur étude propose des solutions possibles pour ménager à la fois le climat, les besoins énergétiques et la protection des cours d’eau.

Barrages hydroélectriques

Une bonne santé des fleuves à préserver

Des fleuves comme l’Amazone, le Congo et l’Irrawaddy ne sont que quelques-uns des cours d’eau qui risquent de perdre leur statut de fleuve à courant libre si ces projets de barrages hydroélectriques se concrétisent. L’étude, menée par le World Wildlife Fund et publiée dans Global Sustainability, montre que les projets de barrages hydroélectriques et de réservoirs sont les principaux facteurs qui menacent la connectivité des fleuves et rivières à l’échelle mondiale.

L’étude a utilisé un corpus de données issues de plus de 3 700 projets hydroélectriques et les chercheurs ont calculé leur impact à l’échelle mondiale. Elle met en évidence le fait que la connectivité et la bonne santé des fleuves et rivières à courant libre présentent de nombreux avantages souvent sous-estimés. Ainsi, les populations de poissons d’eau douce améliorent la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes ou encore le dépôt de sédiments bénéfiques à l’agriculture et au maintien des deltas au-dessus du niveau de la mer. De plus, les plaines inondables permettent d’atténuer les dégâts des inondations et hébergent une riche biodiversité.

Des compromis à trouver pour un moindre coût écologique des barrages hydroélectriques

« Nous ne pouvons plus nous permettre d’envisager séparément les problèmes liés à la santé des cours d’eau, aux changements climatiques et à la disparition de la biodiversité », affirme Michele Thieme, responsable de la recherche sur les eaux douces au World Wildlife Fund (WWF) et auteure principale de l’étude. « Les fleuves et les rivières jouent un rôle essentiel dans la préservation de la santé de la faune et des populations, a fortiori dans le contexte actuel de réchauffement climatique. Malgré cela, dans de nombreuses régions du monde, cette capacité de soutenir la vie est menacée par des projets hydroélectriques. Les meilleures politiques seront celles qui prendront en compte à la fois les besoins en énergie renouvelable et les nombreux avantages offerts par des écosystèmes d’eau douce florissants. »

Il est donc nécessaire, selon les auteurs de l’étude, de trouver des compromis pour un développement des barrages hydroélectriques à moindre coût écologique. « Il est exact que l’hydroélectricité est une énergie renouvelable qui émet relativement peu de carbone », explique Günther Grill, qui a participé à l’étude. « Cependant, les projets hydroélectriques peuvent nuire de manière irréversible aux fleuves et rivières ainsi qu’aux dynamiques et aux fonctions des plaines inondables, qui se trouvent souvent dans des régions naturelles tropicales et abritent une riche biodiversité. »

Les chercheurs liste des propositions fondées sur des faits scientifiques pour l’atteinte des objectifs climatiques et énergétiques, d’une part, et la protection des fleuves et rivières à courant libre et de leurs bienfaits pour les populations et la nature, d’autre part. Ils préconisent ainsi d’éviter la fragmentation des cours d’eau en explorant d’autres options de développement, comme des énergies renouvelables non hydroélectriques telles que les énergies solaire ou éolienne. Ou encore de réduire au minimum l’impact des barrages hydroélectriques en choisissant des lieux d’implantation moins dommageables pour les populations et la nature. Enfin, ils suggèrent de restaurer les fleuves et les rivières en retirant les barrages ou encore de compenser les dégâts des barrages sur un cours d’eau en protégeant strictement une rivière ou un fleuve similaire.

Source : Université McGill

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