Blog d’Eco CO2

Vous donner les clés pour comprendre et agir pour la transition énergétique

Better Cotton : premières récoltes en 2011

cotonL’aventure a commencé en 2005 : parties de la constatation des impacts de la culture du coton, grand consommateur d’eau et de pesticides, plusieurs associations, dont WWF et Solidaridad, se sont réunies, bientôt rejointes par des grandes marques utilisatrices de coton (Levi-Strauss, Ikea…), puis par des associations d’agriculteurs et par des intermédiaires. Cette réunion de tous les acteurs d’une filière, du plus petit producteur aux multinationales fabricantes, a permis l’élaboration d’un système « Better Cotton » et la naissance d’une nouvelle ONG en 2009 : Better Cotton Initiative (BCII), basée en Suisse.

Ce système s’articule autour de plusieurs composants : des principes et critères de production, l’appui aux producteurs, l’évaluation des exploitations agricoles, la filière connectant l’offre et la demande, les mécanismes de suivi, d’évaluation et d’apprentissage, les outils, guides et forums d’apprentissage pour faciliter l’échange des meilleures pratiques et connaissances. Six critères de production, certes moins stricts que ceux de l’agriculture biologique ou du commerce équitable, ont pu être définis pour garantir un « meilleur coton », plus respectueux du développement durable :

    • Le Better Cotton est cultivé par des producteurs qui minimisent l’impact nocif des pratiques de protection des cultures
    • Le Better Cotton est cultivé par des producteurs qui utilisent l’eau de manière efficace et qui prennent soin de la disponibilité de l’eau
    • Le Better Cotton est cultivé par des producteurs qui prennent soin de la santé des sols
    • Le Better Cotton est cultivé par des producteurs qui conservent les habitats naturels
    • Le Better Cotton est cultivé par des producteurs qui prennent soin de la qualité du coton-fibre et cherchent à le préserver
    • Le Better Cotton est cultivé par des producteurs qui promeuvent le Travail Décent.

La BCI permet aux producteurs de s’organiser de manière efficace, afin d’améliorer leur condition économique. Les premiers projets, en Inde, au Pakistan, au Brésil et au Mali se sont inspirés d’un projet réalisé par WWF au Punjab. Il faut normalement 20 000 litres d’eau pour produire un kilo de coton : grâce à de nouvelles techniques d’irrigation, cette consommation a été réduite de 40 % et les quantités de pesticides ont été limitées.

Ces actions vont donner leurs premiers fruits en 2012, puisque la BCI compte sur une récolte de 300 000 tonnes de coton économes en eau et en pesticides, cultivés par 100 000 paysans de plus de 18 ans, dans des conditions respectant les principes de l’organisation internationale du travail (liberté d’association, élimination du travail forcé et du travail des enfants, absence de discrimination). L’ONG espère que de plus en plus de cultivateurs adopteront cette démarche, et souhaite atteindre une production d’un million de tonnes de better cotton en 2015.

A noter tout de même que la culture du coton génétiquement modifié est tolérée dans ce programme, l’ONG se contentant d’informer les producteurs sur leurs choix, tout en restant neutre sur cette technologie. D’autre part, si elle assure une partie des débouchés à ce coton, auprès de grandes entreprises soucieuses d’améliorer leur image de marque qui se sont engagées à ses côtés (Nike, H & M et bien d’autres), elle ne s’implique pas non plus dans le calcul des prix, qui restent dans « un marché ouvert ». Les toutes premières récoltes (Inde et Pakistan) sont attendues dès 2011, elles seront suivies par celles du Brésil et du Mali. Les premières balles estampillées Better Cotton devraient donc apparaître très rapidement après sur le marché.

Sources : Novethic, BCI, Migros.ch

Cet article a été écrit par : 

Les derniers articles

Abonnez-vous au blog !

2 réponses sur “Better Cotton : premières récoltes en 2011”

  1. e ces critères sont plus exigeants en agriculture raisonnée qu’en agriculture biologiChère Miss Tizia,
    Il me semble que si amalgame entre Better Cotton et coton bio il y a, vous ne l’avez pas trouvé dans notre article : d’une part nous précisons que les critères sont à la fois moins stricts que pour la culture du coton biologique et pour le commerce équitable ; d’autre part, nous précisons que les OGM sont tolérés et que les prix sont ceux du « marché ouvert ».
    Enfin, vous présentez un tableau tout à fait intéressant, où le plus important est difficilement lisible, parce qu’en gris clair, mais mériterait d’apparaître en gras : notamment ce qui concerne l’irrigation, la santé des sols, la conservation des habitats naturels et les conditions de travail. Car certains des critères de agriculture raisonnée sont plus exigeants que ceux de l’agriculture bio.

  2. Bonjour,

    En effet, votre article sur le « Better Cotton » ne fait pas partie des articles qui posent problème, bien au contraire.

    Par contre, je ne dirais pas que l’agriculture raisonnée est plus exigeante que la bio. Plutôt qu’elle englobe une plus grande diversité de critères.
    – La Bio interdit strictement les OGM et les engrais et pesticides de synthèse… et se concentre là-dessus. Souvent les petits producteurs vont bien plus loin. Pour les gros, j’imagine que c’est une autre histoire.
    – L’agriculture raisonnée voit plus large, mais n’oblige à rien : tout n’est que suggestion. On est plus dans “l’éducation à comment ça marche un champs, et les produits chimiques”.
    En gros : la raisonnée cherche à limiter les effets néfastes de l’agriculture moderne, là où la Bio cherche à les éliminer en ré-inventant tout autre chose…

    Et sinon… plutôt sympa votre blog 🙂

    (Copie de la réponse donnée sur http://www.les-pieds-dans-la-toile.fr/2011/04/avec-better-cotton-adidas-ne-passe-pas-au-bio-mais-au-raisonne/)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *