Selon le bilan prévisionnel sur l’équilibre offre/demande d’électricité de RTE (Réseau de Transport d’Electricité), la France retrouve des marges de sécurité d’approvisionnement électrique jusqu’en 2020. Une situation en amélioration en raison de l’activation par les producteurs et les opérateurs d’effacement de leviers d’action précédemment identifiés et d’une baisse de consommation.
La reconstitution des marges de production électrique découle du maintien en exploitation, après mises aux normes, de centrales au fioul, du développement de nouvelles capacités d’effacement, de l’éloignement des perspectives de mises sous cocon des cycles combinés au gaz et de l’amélioration de l’efficacité énergétique : la France retrouve ainsi des marges allant jusqu’à 4 800 MW par an. « Les mesures d’efficacité énergétique, et en particulier la réglementation thermique 2012 dans la construction neuve, infléchissent la croissance des consommations de chauffage électrique. Ainsi, le rythme de progression de l’indicateur de la pointe « à une chance sur dix » ralentit au fil des ans pour atteindre des niveaux de croissance équivalents à ceux de la consommation en énergie sur la période 2015-2020.«
Les énergies renouvelables poursuivent leur dynamique de croissance et contribuent ainsi au rétablissement des marges de sécurité électrique : « Un rythme de développement de 1 000 MW par an est retenu pour la filière éolienne terrestre. Cette dynamique s’explique par l’amélioration des conditions de financement, la stabilisation du contexte réglementaire et tarifaire, ainsi que la simplification des procédures et la réduction des délais d’instruction des projets. Pour la filière éolienne en mer, l’hypothèse retenue est celle d’une mise en service progressive des premiers projets retenus dans le cadre du premier appel d’offres, avec l’installation de 1 000 MW en 2019 et de 1 000 MW supplémentaires en 2020. » Un accroissement de 3 500 MW de production photovoltaïque est également attendu.
En ce qui concerne le parc nucléaire français, RTE construit deux scénarios d’évolution pour 2016 – 2020. « Sous l’hypothèse de l’arrêt de Fessenheim en 2016, les marges se réduisent jusqu’à l’apparition d’un léger besoin de capacité à l’hiver 2017-2018. Ce déficit se résorbe dès l’hiver suivant » précise le bilan, tandis que « sous l’hypothèse de l’arrêt de Fessenheim à la mise en service de l’EPR de Flamanville, les marges restent significatives sur l’ensemble de l’horizon de moyen terme. » Dans un cas comme dans l’autre, donc, les marges de sécurité demeurent globalement suffisantes.
La capacité globale des effacements de marché se développe aussi : plus de 3 000 MW par an jusqu’en 2020. La mise en œuvre du mécanisme de capacité à compter de 2017 incite des producteurs à activer les leviers d’action nécessaires pour rétablir les marges de sécurité d’approvisionnement électrique de la France. Enfin, les interconnexions contribuent fortement à la sécurisation de l’équilibre offre/demande puisqu’elles représentent de 8 000 à 10 000 MW lors de la pointe hivernale : « sans échanges, la France ne pourrait pas assurer son équilibre et serait presque systématiquement en situation de défaillance hivernale. »