L’Agence Bio a publié mi-octobre l’édition 2017 de La Bio dans le monde, qui montre que l’agriculture biologique se développe partout. Parallèlement, son directeur, Florent Guhl, livre la vision d’une filière bio française particulièrement dynamique dans les pages d’Actu-environnement.
La Bio dans le monde
Si la surface mondiale cultivée selon le mode biologique ne représente encore que 1,1 % de l’ensemble des territoires des 179 pays enquêtés (51 millions d’hectares fin 2015), plus de 2,4 millions d’exploitations suivant les méthodes de l’agriculture biologique ont été enregistrées dans l’année – des chiffres certainement sous-évalués en raison de l’absence de statistiques disponibles dans certains pays. En fait, en 15 ans, à l’échelle mondiale, le nombre de fermes bio a été multiplié par 9,6 et la surface cultivée par 3,3.
Mais les terres en culture bio ne sont pas également réparties puisque 86 % des surfaces à l’échelle mondiale sont concentrés dans 20 pays. Ainsi, les Etats-Unis et l’Espagne en ont chacun 4 %, la France se situe dans le peloton des 3 % (avec la Chine notamment) et devant l’Allemagne (2 %).
Mais la consommation de produits bio se concentre aussi aux 9/10èmes sur l’Amérique du Nord et l’Europe : les Etats-Unis pèsent pour 46 % dans le marché bio mondial et la demande y croît plus vite que la production. Ainsi plus de 82 % des ménages y déclarent avoir acheté au moins occasionnellement des produits bio. Les ventes de fruits et légumes issus de l’agriculture biologiques y sont d’ailleurs en hausse de 8,4 % en 2016 par rapport à l’année précédente et les importations ont gagné 34 % en 2 ans.
La Bio en France
La France, selon Florent Guhl, bénéficie quant à elle d’une bonne dynamique que les premières données de 2017 confirment. Le pays a ainsi dépassé le seuil des 5 % de la surface agricole utile (SAU) cultivés selon le mode biologique, avec une progression de 17 % en 2016. Près de 32 300 producteurs s’étaient engagés en bio fin 2016, soit une progression de 12 % par rapport à 2015. Et la transformation suit : avec ses 10 600 transformateurs, la France arrive à la deuxième place européenne, derrière l’Allemagne.
Le pays se distingue par une production particulièrement variée dans les vergers, et les vignobles bio progressent aussi, bien que plus modestement. Les surfaces cultivées en bio ont aussi connu une forte progression, si bien que la France est devenue premier producteur européen de grandes cultures bio. Les surfaces de plantes à parfum, aromatiques et médicinales ont également beaucoup progressé.
L’élevage représente un secteur particulièrement dynamique aussi, celui des bovins en particulier : la France est le deuxième producteur de lait bio de l’Union Européenne, derrière l’Allemagne. Mais les élevages ovins ont aussi augmenté de manière significative et la croissance de ceux de poulets reste soutenue, ainsi que celle de la filière des poules pondeuses.
Quant au marché bio français, l’auteur de l’article qualifie sa croissance d’exponentielle, enregistrant en 2016 une hausse de plus de 20 % par rapport à l’année précédente. Cette année encore, la croissance est portée par les rayons fruits et légumes et le rayon épicerie. Tout progresse fortement : ventes en grandes et moyennes surfaces et en magasins spécialisés ainsi que consommation à domicile ou achats de produits bio servis en restauration.
La France représente ainsi 1/5ème du marché bio de l’UE (2ème place devant l’Allemagne) et c’est l’un des pays où la croissance est la plus rapide ces dernières années, portée aussi par des initiatives remarquables : « L’association Vers un réseau d’achat commun (Vrac) s’attache à créer des groupements d’achat de produits bio dans les quartiers prioritaires. Le projet “BioVrac pour Tous”, co-créé par le Groupement des épiceries sociales et solidaires Rhône-Alpes Auvergne (Gesra) et le Fonds de dotation Biocoop, ouvre quant à lui l’accès à la bio en vrac dans des épiceries sociales et solidaires. Mais les populations en situation de précarité ne sont pas les seules à bénéficier de projets visant à développer l’accessibilité de la bio. Le défi Familles à alimentation positive invite toutes les familles qui le souhaitent à apprendre à consommer bio sans augmenter leur budget. »
Sources : La Bio dans le monde, édition 2017, Actu-environnement