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Biodiversité : 1 million d’espèces en danger, selon l’IFBES

Rapport de l'IFBES sur la biodiversité

Rapport de l'IFBES sur la biodiversitéSouvent décrit comme le « GIEC pour la biodiversité », l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur le biodiversité et les services écosystémiques) a présenté la semaine dernière à Paris son rapport aux décideurs. Ses conclusions sont alarmantes et peuvent se résumer ainsi : « La nature décline globalement et à des rythmes sans précédent dans l’histoire humaine ».

L’IFBES et son rapport

L’IFBES est un organisme intergouvernemental indépendant, mis en place par les gouvernements de 130 Etats en 2012. Il fournit aux décideurs des évaluations scientifiques objectives sur l’état des connaissances sur la biodiversité de la planète, les écosystèmes et les contributions qu’ils apportent aux populations, ainsi que les outils et les méthodes pour protéger et utiliser durablement ces atouts naturels vitaux.

Ce rapport a été établi par 145 experts de 50 pays, avec les contributions additionnelles de 310 scientifiques. Il évalue les changements intervenus sur la biodiversité au cours des 5 dernières décennies. Le panorama inquiétant qu’il a élaboré s’appuie sur un large éventail de domaines de connaissance et d’observations.

La biodiversité menacée

Le rapport estime qu’environ 1 million d’espèces, animales et végétales, sont aujourd’hui menacées d’extinction, et notamment au cours des prochaines décennies. Ceci n’a encore jamais eu lieu dans l’histoire de l’humanité. Le taux d’extinction des espèces s’accélère avec des effets graves sur la population humaine du monde entier.

Depuis 1900, l’abondance moyenne des espèces locales a diminué d’au moins 20 % en moyenne : « Plus de 40 % des espèces d’amphibiens, près de 33 % des récifs coralliens et plus d’un tiers de tous les mammifères marins sont menacés. La situation est moins claire pour les espèces d’insectes, mais les données disponibles conduisent à une estimation provisoire de 10 % d’espèces menacées. Au moins 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le 16ème siècle et plus de 9 % de toutes les races domestiquées de mammifères utilisées pour l’alimentation et l’agriculture avaient disparu en 2016, et 1 000 races de plus sont menacées », précise le communiqué de l’IFBES.

Les facteurs du changement

Les auteurs de cette évaluation ont classés les cinq facteurs directs de changements qui affectent la nature, et qui ont le plus fort impact au niveau mondial. Ce sont, par ordre décroissant : « (1) les changements d’usage des terres et de la mer ; (2) l’exploitation directe de certains organismes ; (3) le changement climatique ; (4) la pollution et (5) les espèces exotiques envahissantes ».

Le changement climatique a un impact sur la nature, depuis le niveau des écosystèmes jusqu’à celui de la diversité génétique. Et cet impact va augmenter dans les décennies à venir, au point de supplanter les autres.

Cette disparition de la biodiversité constitue une menace directe pour le bien-être de l’humanité entière, souligne le rapport, et ce, dans toutes les régions du monde. Les trajectoires actuelles ne permettent pas d’atteindre les objectifs mondiaux visant à conserver et exploiter durablement la nature. Or la perte de la biodiversité est non seulement un problème environnemental, mais aussi un enjeu lié au développement, à l’économie, à la sécurité, à la société et à l’éthique.

Des constatations inquiétantes sur la nature

D’autres constatations du rapport méritent d’être signalées :

  • Les trois quarts de l’environnement terrestre et 66 % du milieu marin ont été significativement modifiés par l’action humaine ;
  • Plus d’un tiers de la surface terrestre du monde et près de 75 % des ressources en eau douce sont maintenant destinées à l’agriculture ou à l’élevage ;
  • La valeur de la production agricole a augmenté d’environ 300 % depuis 1970, la récolte de bois brut a augmenté de 45 % et environ 60 milliards de tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables sont maintenant extraites chaque année dans le monde ;
  • La dégradation des sols a réduit de 23 % la productivité de l’ensemble de la surface terrestre. Une partie est de plus confrontée au risque de disparition des pollinisateurs ;
  • En 2015, 33 % des stocks de poissons marins ont été exploités à des niveaux non durable ; 60 % l’ont été au niveau maximum de pêche durable ;
  • Les zones urbaines ont plus que doublé depuis 1992 ;
  • La pollution par les plastiques a été multipliée par 10 depuis 1980. Les engrais qui arrivent dans les écosystèmes côtiers ont produit plus de 400 zones mortes dans les océans ;
  • Dans tous les scénarios explorés, les tendances négatives de la nature continueront jusqu’en 2050 et au-delà, sauf dans ceux qui proposent un « changement transformateur ».
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Il n’est pas trop tard pour agir, mais…

A propos de la perte de biodiversité, le président de l’IPBES, Sir Robert Watson déclare « Les preuves accablantes contenues dans l’évaluation globale publiée par l’IPBES et obtenues à partir d’un large éventail de domaines de connaissance, présentent un panorama inquiétant. La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier ».

Il ajoute : « Le rapport nous dit aussi qu’il n’est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant à tous les niveaux, du local au mondial », a-t-il ajouté. « Grâce au « changement transformateur« , la nature peut encore être conservée, restaurée et utilisée de manière durable – ce qui est également essentiel pour répondre à la plupart des autres objectifs mondiaux. Par « changement transformateur », on entend un changement fondamental à l’échelle d’un système, qui prend en considération les facteurs technologiques, économiques et sociaux, y compris en termes de paradigmes, objectifs et valeurs. »

Source : IFBES, GEO

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