L’année 2014 a été la plus chaude depuis 1900 en France et dans le monde. L’hiver doux s’est ainsi traduit par des besoins de chauffage inférieurs de 7 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) par rapport à une année moyenne. A cela s’est ajouté le repli des cotations des produits énergétiques sur les marchés internationaux et européens. Le budget énergétique des ménages français a en conséquence enregistré une baisse de 240 € par rapport à l’année 2013, comme le souligne Le Bilan Energétique de la France en 2014, qui vient d’être publié.
Les prix à la consommation de l’énergie, tous produits énergétiques confondus, ont diminué pour la première fois en France depuis la crise économique et financière de 2009 de 0,9 %. Cela a touché les carburants (-4,1 %) et plus légèrement le gaz. Par contre, l’électricité a continué à grimper (+6 %, hausse à peine inférieure à celle de 2013 : 6,5 %). Au final, le prix de l’énergie utilisée pour le logement a monté de 2 %. En 2014, la dépense annuelle moyenne des ménages français a représenté la somme de 2 980 €, soit un reflux de 7 % (240 € par foyer) par rapport à 2013 : « La baisse des prix des carburants s’est traduite par une diminution de leur facture de 60 euros annuels. La douceur exceptionnelle des températures hivernales a jugulé l’impact négatif qu’aurait pu avoir la poursuite de la hausse des prix de l’énergie du logement : les dépenses d’énergie dans le logement ont chuté de près de 11 %, en raison d’une moindre consommation, en volume, et se sont allégées ainsi de 180 euros en 2014 » note le Commissariat général au développement durable.
Mais ce qu’il souligne, c’est que, même hors effet climatique, la consommation d’énergie tend à diminuer, confirmant ainsi une tendance de fond qui semble avoir débuté en 2005. En une dizaine d’années, la consommation d’énergie primaire, corrigée des variations climatiques, est passée de 275 Mtep à 257 Mtep, soit en moyenne une diminution de 2 Mtep par an. La consommation finale d’énergie a atteint 150 Mtep en données corrigées des variations climatiques en 2014, retrouvant son niveau de 1996. Et l’essentiel de cette baisse est imputable au secteur résidentiel : « à moins de 46 Mtep, sa consommation finale a diminué de 1,2 %. »
« [La consommation finale d’énergie] s’est effritée également dans l’industrie, le tertiaire et l’agriculture (respectivement 29 Mtep, 22 Mtep et moins de 5 Mtep), sensiblement au même rythme. A contrario, elle a été quasi stable dans les transports, premier secteur consommateur, à 49 Mtep » ajoute le Commissariat général au développement durable.
Source : CGDD, Le Point sur…, n°207