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Catastrophe du Japon : le nucléaire partout en question

reacteurs nucleaires de la centrale Fukushima au JaponA la suite des graves accidents des réacteurs de Fukushima, causés par le tsunami qui a suivi le séisme de vendredi dernier au Japon, le débat sur la pertinence du choix nucléaire est relancé dans le monde entier, et plus particulièrement en Europe. Les réactions se multiplient, aussi bien au niveau de la Commission Européenne que dans les états membres ou non : c’est le cas en France, mais aussi en Allemagne, en Suisse et en Italie.

Les ONG veulent un débat public

Ainsi, dès lundi, Alliance pour la Planète, un collectif d’une trentaine d’associations (dont WWF et GoodPlanet) a réclamé l’ouverture d’un « grand débat public » sur l’énergie et le choix du nucléaire, ainsi qu’un Grenelle de l’énergie. Le collectif demande par la même occasion « un moratoire d’urgence sur les énergies fossiles non-conventionnelles » (gaz et huile de schiste notamment).

La Fondation Nicolas Hulot (FNH ne fait plus partie de ce collectif depuis 2007) réclame aussi pour sa part un débat sur la production et la consommation d’énergie, rappelant au passage que les ONG avaient accepté de ne pas discuter du nucléaire lors du Grenelle de l’environnement à condition qu’un débat spécifique ait lieu ensuite, ce qui n’a jamais été fait. Elle ajoute par ailleurs :

N’oublions pas que c’est bien parce que nos consommations sont toujours plus importantes que nous avons recours à des technologies à risque (…). La seule voie possible est donc bien de limiter nos consommations d’énergie et d’engager sur le long terme le développement des énergies renouvelables.

Du côté du gouvernement, l’organisation d’un referendum ne semble pas à l’ordre du jour, et le premier ministre, François Fillon, a déclaré :

Il est tout aussi absurde d’affirmer que le nucléaire est condamné par cet accident que d’affirmer qu’il ne nous concerne pas.

Le président de la république, qui a reçu les dirigeants de huit ONG fondatrices du Grenelle de l’environnement pour, selon le communiqué, « évoquer avec eux les axes de travail de la présidence française du G8 et du G20 », leur a annoncé qu’il comptait convoquer dès avril une réunion dans le cadre du G20 sur les options énergétiques et que la sureté nucléaire en ferait partie.

Des réactions partout en Europe

En France comme en Europe, tout le monde a conscience et répète que l’énergie nucléaire ne pourra être remplacée rapidement. Ainsi Alliance pour la Planète estime que :

Nous ne pourrons, du jour au lendemain, renoncer totalement au pétrole et au nucléaire, mais il est absurde d’investir dans de nouvelles technologies d’extraction du fossile ou dans la fusion nucléaire sans consulter nos concitoyens.

De même Connie Hedegaard a déclaré à l’issue du conseil des ministres de l’environnement de l’Union Européenne, où la catastrophe japonaise  a bien entendu été évoquée :

Il y a 143 centrales en Europe. Quoi qu’il arrive, l’énergie nucléaire sera là pour quelques temps.

Le cadre de sécurité européen de l’énergie nucléaire,  sur lequel elle a particulièrement insisté, doit d’ailleurs faire l’objet d’une réunion des ministres de l’énergie et de représentants de l’industrie, convoquée par la Commission Européenne.

Mais sans attendre cette réunion, certains pays d’Europe ont déjà pris des mesures. Ainsi, en Allemagne, Angela Merkel a annoncé un moratoire de trois mois sur l’allongement de la durée de vie des centrales nucléaires, revenant ainsi sur une décision du Parlement de rallonger en moyenne de douze ans l’activité de 17 réacteurs qui aurait dû cesser en 2020. C’est la grande inquiétude de l’opinion publique, déjà peu favorable au nucléaire qui l’a obligée à renoncer à un élément important de sa coalition.

La Suisse comptait renouveler des centrales nucléaires, mais vient de décider la suspension de tous les projets dans ce domaine, en attendant des normes de sécurité encore plus strictes.

En Italie, un referendum était de toute façon, et de longue date, prévu pour juin. Le pays avait banni le nucléaire depuis l’accident de Tchernobyl (1986), interdisant même au producteur d’électricité Enel de construire des centrales nucléaires à l’étranger. Le gouvernement souhaitait revenir sur cette décision et préparait avec le parlement un programme de centrales nucléaires depuis deux ans : quatre réacteurs nucléaires EPR devaient être mis en chantier selon à un accord conclu entre Enel et EDF.  C’est une partie de l’opposition qui avait demandé ce referendum, qui ne déclenchait d’ailleurs guère les passions, pour l’abrogation du programme. Mais tout a changé en quelques jours avec les événements du Japon et la question est devenue totalement d’actualité.

Sources : AFP, RTL info, Le Point, Reuters, Le Figaro

Cet article a été écrit par : 

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