Le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) a publié le 18 juin son bilan annuel de maîtrise des risques pour l’année 2011. Bilan qui trouve un écho peut-être un peu différent après la catastrophe de Fukushima, fait marquant de l’année 2011. Le CEA a mobilisé ses experts afin de répondre aux questions des pouvoirs publics et des médias en matière de sureté nucléaire.
Cinq de ses installations nucléaires ont subi des Evaluations Complémentaires de Sureté (ECS), alors que parallèlement le CEA poursuivait sa politique de prévention des risques avec de bons résultats puisqu’aucun incident supérieur au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires, qui compte 8 niveaux de 0 à 7), qui correspond à une anomalie de fonctionnement, n’a été enregistré dans les installations nucléaires de recherche. Il souligne de plus que l’impact de ses activités sur l’environnement s’est maintenu à des niveaux très faibles.
Post-Fukushima : cinq installations soumises aux « stress tests »
Les installations contrôlées sont les suivantes soumises aux ECS en 2011 sont les suivantes :
- à Cadarache, le réacteur Jules Horowitz (RJH), en construction, l’atelier des technologies du plutonium (ATPu), en cours de démantèlement, et le réacteur Masurca, en exploitation ;
- à Marcoule, le réacteur Phénix, à l’arrêt ;
- à Saclay, le réacteur Osiris, en exploitation.
Avec pour conclusion un niveau de sureté suffisant pour qu’aucune ne nécessite d’arrêt. Mais il convient toutefois d’augmenter leur robustesse afin de faire face à des événements potentiels extrêmes.
Evénements significatifs déclarés aux autorités
Cent événements ont été déclarés aux autorités en 2011, contre 108 en 2010. 93 se situaient au niveau 0 de l’échelle INES (écart : aucune importance du point de vue de la sureté). 7 ont atteint le niveau 1, sans conséquence toutefois ni pour le personnel, ni pour l’environnement.
Protection des travailleurs
Les doses de rayonnement ionisants reçues par les travailleurs sont restées très inférieures aux limites réglementaires fixées pour les travailleurs du nucléaire (20 millisieverts -mSv- par an) : la dose individuelle moyenne se situe entre 0,10 et 0,11 mSv, des résultats quasiment identiques à l’année précédente. Les accidents du travail enregistrent de nouveau une baisse et restent très inférieurs au niveau national.
Surveillance de l’environnement
Les rejets liquides et gazeux sont strictement limités afin que l’impact sur la santé et l’environnement reste négligeable. Les déchets collectés sont donc acheminés vers les filières appropriés, les effluents sont traités afin de réduire radioactivité et/ou toxicité chimique, les eaux recyclées. Le CEA enregistre une baisse globale des rejets gazeux, préalablement traités, ces dernières années et une stabilité des rejets liquides, toujours très inférieurs aux limites autorisées. Il a parallèlement mesuré l’impact radiologique induit par ses activités sur les populations riveraines, qui reste aussi très de la limite réglementaire fixée à 1 mSv/an pour le public.
Protection physique des installations
En 2011, le CEA a dû faire appel à son centre de coordination en cas de crise (CCC) pour gérer diverses situations :
- le 12 septembre, l’explosion accidentelle d’un four dans l’installation nucléaire de la société Socodéi-Centraco, filiale d’EDF située à proximité du centre de Marcoule. Cet événement a causé le décès d’un salarié et nécessité le déclenchement du plan d’urgence interne (PUI) du centre pour porter assistance à l’exploitant ;
- le 4 octobre, la découverte d’environ 500 grenades de la guerre 14-18 sur un chantier d’excavation du centre de Grenoble, évacuées par le centre de déminage de Lyon ;
- les 5 et 6 novembre à Cadarache, des remontées d’eau des nappes phréatiques suite à de fortes intempéries ;
- le 5 décembre, la mise en échec d’une tentative d’intrusion sur le centre de Cadarache.
Protection informatique
Le CEA a déployé en 2011 un nouveau dispositif de surveillance du trafic de ses réseaux informatiques : « L’essentiel des tentatives d’accès aux réseaux du CEA sont illégitimes et rejetées par la première ligne de défense mise en place par le CEA dans le cadre de sa politique de sécurité informatique. »
Source : CEA