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Centres de données : comment les optimiser ?

Optimiser les centres de données ou datacentersLes centres de données ou data centers, c’est bien connu, sont très énergivores. En France, ils consomment en moyenne 5,15 MWh/m2/an. Cela signifie, pour un centre de données de 10 000 m², l’équivalent de la consommation d’une ville de 50 000 habitants. Une étude parue dans Science évalue la consommation d’énergie globale des data centers de la planète à 205 térawattheures. Celle-ci a augmenté de 6% entre 2010 et 2018. Devant les préoccupations de plus en plus pressantes sur les émissions de gaz à effet de serre, certains font des efforts importants pour réduire leur empreinte environnementale. En voici deux exemples : l’un en Allemagne, l’autre en France.

A Marseille, l’utilisation des eaux d’une galerie souterraine

Dans un centre de données, le matériel, déjà très consommateur en énergie, chauffe et a donc besoin d’importants dispositifs de climatisation pour être refroidi en permanence. On considère que 30 à 40 % de l’énergie que consomme un data center ne sert qu’à refroidir les serveurs. De plus en plus cherchent, dans un souci d’efficacité énergétique, à se refroidir à moindre frais tout en valorisant la chaleur.

Le centre de données installé au niveau du port de Marseille utilise les eaux d’évacuation d’une ancienne galerie minière située à la Gardanne et fermée depuis 2000. La galerie d’évacuation de ces eaux assurait leur acheminement jusqu’à la mer. Or ces eaux sont à une température constante de 15°C. Détournées partiellement vers le data center, ces eaux passent par un échangeur thermique et refroidit celles servant à la climatisation.

L’eau réchauffée par la chaleur engendrée par les serveurs retourne actuellement à la galerie et finit son parcours à la mer. Mais dans un deuxième temps, il est prévu que cette eau réchauffée contribue au chauffage d’un écoquartier. Ce système évite à l’établissement l’utilisation de groupes refroidissants – installés par sécurité – et permet une économie de quelque 18 000 mégawattheures par an.

En Allemagne, un data center produit également des algues

En Allemagne, près de la frontière danoise, un hébergeur a adjoint à son data center une culture d’algues afin d’absorber les émissions de gaz à effet de serre. Il fonctionne déjà presque totalement à partir d’énergie renouvelable, qui provient des nombreuses éoliennes présentes dans la région. Mais de plus, le toit du bâtiment accueille une ferme aquacole pour la culture d’algues spirulines, qui puise directement dans la chaleur résiduelle générée par le centre de données. Cette microalgue, très en vogue actuellement comme complément alimentaire, a aussi la propriété d’absorber le CO2.

L’objectif de l’hébergeur est d’utiliser la ferme d’algues pour réduire le CO2 pendant les opérations. Mais d’autre part, au cours de ce projet pilote il compte mesurer l’ampleur de la décomposition du gaz carbonique par la culture d’algues. Les résultats pourraient préfigurer des projets d’autres activités qui ont également besoin de chaleur, avec notamment des partenariats dans le domaine de l’agriculture d’intérieur.

La consommation des centres de données représente donc actuellement environ 205 térawattheures, soit environ 1% de la consommation totale d’électricité sur Terre. En 2017, le chercheur suédois Anders Andrae estimait que les centres de données seraient responsables de 3,2% (c’est-à-dire 1,9 gigatonne) des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2025. Toutes les initiatives contribuant à ralentir les émissions de CO2 qu’ils induisent sont donc bonnes à prendre.

Sources : Actu-environnement, ICT Journal

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