Le Commissariat général au développement durable (CGDD) vient de publier un document sur les évolutions de l’énergie dans les régions françaises entre 2002 et 2012, marqué par de très fortes disparités entre elles. Globalement, si le nucléaire et l’hydraulique restent stables, l’essentiel de la croissance du potentiel de puissance est assuré par le développement des filières renouvelables éoliennes et photovoltaïques. Toutes énergies confondues, le parc énergétique totalise en 2012 164 GW de puissances installées. Les consommations nationales d’énergie sont quant à elle orientées à la baisse.
Le parc nucléaire n’a pas évolué entre 2002 et 2012 : il totalise en 2012 63 GW de puissances installées, mais il concentre toujours les puissances installées les plus élevées. Il en va de même pour le parc hydraulique, qui peut être considéré comme mature et d’une évolution quasiment inexistante à l’échelle nationale sur cette période (0,4 %), car il offre un potentiel déjà largement exploité en France. Il est fortement concentré dans quatre régions qui se partagent 78 % de la production nationale (Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, PACA et Alsace).
L’essentiel de la croissance du parc énergétique provient donc de la croissance des énergies renouvelables, hors hydraulique : éolien terrestre et photovoltaïque. Là, bien que de larges disparités régionales de capacités subsistent, toutes les régions sont désormais en mesure de produire de l’électricité d’origine renouvelable. Côté éolien toutefois 5 régions totalisent 57 % des puissances installées : Champagne-Ardenne, Picardie, Bretagne, Lorraine et Centre-Val de Loire. Au niveau national, les puissances ont été multipliées par 11 depuis 2005, passant de 691 MW à 7 517 MW. Pour les régions Champagne-Ardenne et Picardie, ce sont par 20 qu’elles ont été multipliées.
La situation est la même pour le solaire photovoltaïque qui enregistre une croissance exponentielle des quantités installées : elles ont été multipliées par 16 à l’échelle nationale. Mais 60 % du photovoltaïque installé se concentrent dans 6 régions : PACA, Midi-Pyrénées, Aquitaine , Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire et Rhône-Alpes.
Le CGDD souligne toujours une très forte concentration de la production d’électricité, par ailleurs quasiment stable sur 10 ans, avec 540 TWh. Les trois quarts de la production sont localisés dans 5 régions : Rhône-Alpes (22 %), Centre-Val de Loire, Haute-Normandie, Lorraine et Nord-Pas de Calais. Mais les effets de l’essor des énergies renouvelables se font particulièrement sentir dans les régions à production électrique très modeste (Bretagne, Picardie).
Parallèlement, on assiste en France à une baisse généralisée de la consommation d’énergie : 155 Mtep de consommation finale d’énergie, une diminution de 8 % entre 2002 et 2012, avec cependant là-aussi une amplitude très différente selon les régions, allant de -21 % en Lorraine à -3 % en Franche-Comté. Globalement, la part du tertiaire (y compris transports) s’est accrue et représente la moitié de la consommation finale, celle de l’industrie est passée de 20 % à 2002 à 20 % en 2012 la part du résidentiel (28 %) et celle de l’agriculture (2 %) n’ont pratiquement pas varié. L’amélioration de la performance énergétique des bâtiments ainsi que les efforts faits par les ménages peuvent expliquer la tendance générale à la baisse de la consommation.
En fait, seul le tertiaire hors transports affiche une hausse de la consommation d’énergie sur 10 ans : +15 %, mais encore très contrastée selon les régions : de -9 % en Haute-Normandie à + 45 % en Franche-Comté. Dans les transports, elle a diminué de 12 % : la baisse est générale, avec de fortes disparités selon les régions, sauf dans une (+2 % en Franche-Comté).
Ma consommation de l’industrie décroît de 35 % – l’amélioration des processus de production y joue un rôle, même si l’apparition de cette diminution est concomitante de la désindustrialisation amorcée dans les années 70 – celle de l’agriculture de 22 % – cette tendance y demeure marquée par la structure du tissu agricole et les conversions de certains territoires. Enfin l’intensité énergétique (rapport entre la consommation énergétique totale et le PIB) recule de 23 % à l’échelle nationale et dans presque toutes les régions.
Source : CGDD