Blog d’Eco CO2

Vous donner les clés pour comprendre et agir pour la transition énergétique

Changement d’heure et économies d’énergie

horloge - changement d'heure

Ça y est : nous avons changé d’heure et retrouvé, comme tous les pays européens d’ailleurs, notre heure d’été et ce jusqu’au dernier week-end d’octobre. La France est donc actuellement à GMT+2. Ce changement s’opère chaque année depuis 1974, après le premier choc pétrolier et a pour but de réaliser des économies d’énergie en réduisant l’éclairage le soir.

Selon un communiqué de presse de l’ADEME, une nouvelle étude confirme les bénéfices réels du changement d’heure en termes d’économies d’énergie et d’émissions de CO2. En 2009, le gain sur l’éclairage a été de l’ordre de 440 gigawatts/h (GWh), soit l’équivalent de la consommation d’éclairage de 800 000 foyers français, et l’émission de 44 000 tonnes de CO2 a ainsi été évitée. On compte en effet pour l’éclairage qu’un kW consommé produit 100 g de CO2.

L’éclairage diminue aussi depuis plusieurs années pour d’autres raisons : l’introduction et la généralisation des lampes basse consommation et un éclairage public mieux géré y sont également pour quelque chose. Mais l’ADEME estime qu’en 2030, les économies d’énergie découlant de l’heure d’été seront toujours réelles, même si les bénéfices en seront plus faibles en raison de l’avancée des technologies permettant un éclairage toujours plus performant. Le gain estimé serait encore d’environ 340 GWh.

Pour ce qui concerne le chauffage et la climatisation, les économies sont difficilement quantifiables et certainement modestes : de l’ordre de 70 GWh sur la climatisation tertiaire actuellement et de 130 GWh attendus en 2030, à condition que les consignes de températures soient respectées et appliquées grâce aux systèmes de régulation automatique. Au total, toujours en 2030, la réduction des émissions de gaz à effet de serre due au changement d’heure devrait encore être de 70 000 à 100 000 tonnes de CO2.

Autre avantage, la réduction de la demande d’électricité le soir soulage le réseau. Même si en avril, les gros pics de consommation d’hiver sont passés, les variations climatiques du printemps (comme de l’automne d’ailleurs) entraînent des risques de marges insuffisantes, notamment dans des régions comme la Bretagne ou PACA. Le changement d’heure en 2009 a permis une diminution de 3,5 GW de la puissance appelée à 19 heures. Cet avantage devrait rester de 2 GW en 2030.

En 1976, le gain d’une année sur l’autre avait été évalué à environ 450 GWh selon les calculs de l’ADEME. En 1995, EDF a réalisé une nouvelle estimation basée sur une extrapolation des économies constatées en 1976, et aboutissait au chiffre de 1 200 GWh, soit la consommation d’une ville de 500 000 habitants. En 2007, de nouveaux calculs de l’ADEME, intégrant les nouveaux usages de l’électricité et l’évolution des technologies, évaluaient à 470 GWh les économies réalisées annuellement sur l’éclairage et 210 GWh sur les usages thermiques.

Malgré le temps écoulé depuis la décision de changement d’heure (36 ans), certaines associations (Association la Méridienne notamment) militent toujours pour un retour à l’heure méridienne en déclarant que les économies réalisées l’après-midi sont en fait annulées par les dépenses supplémentaires faites le matin. Elles ne désarment toujours pas, puisqu’une pétition a encore été mise en ligne cette année sous le titre « l’avancement de l’heure nuit à notre santé ».

Plus généralement, on apprécie de pouvoir profiter de soirées plus longues au printemps ou en été, même si, pour cela, il faut se lever une heure plus tôt un dimanche de printemps. Si, en plus, c’est pour la bonne cause et que les économies d’énergie réalisées permettent d’émettre un peu moins de gaz à effet de serre, nous voilà conforter dans cette habitude remontant maintenant à plusieurs décennies !

Cet article a été écrit par : 

Les derniers articles

Abonnez-vous au blog !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *