Dans le but de réduire de 50 % les émissions de polluants dues au chauffage au bois, le Ministère de la Transition écologique lance un plan d’action. Le chauffage au bois domestique est le premier émetteur de particules fines en France. Si l’on doit continuer à encourager l’utilisation de cette source d’énergie renouvelable, il est tout aussi important d’influer sur la qualité de ce mode de chauffage.

Une source d’énergie renouvelable, mais…
Les particules fines se trouvent à l’origine de 40 000 décès par an en France selon Santé Publique France, dont 17 000 pourraient être évitées en respectant les valeurs limites recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé. Or, le chauffage au bois domestique est responsable de 43% des émissions nationales en PM2,5, ainsi que plus de la moitié des émissions en particules très fines (PM1,0).
« Si les buches de bois ou les granulés de bois sont une source d’énergie renouvelable et neutre en carbone qu’il faut encourager, dans de mauvaises conditions, leur combustion peut également constituer une part significative de la pollution aux particules fines », reconnaît le Ministère. C’est le cas notamment des « cheminées ouvertes et appareils anciens non performants qui émettent jusqu’à 10 fois plus de particules fines, dangereuses pour la santé ».
Plusieurs facteurs influent en effet sur la qualité du chauffage au bois. Il s’agit notamment de la performance de l’appareil, de l’utilisation d’un combustible de bonne qualité et des pratiques d’utilisation. Le plan d’action « chauffage au bois domestique performant » doit répondre à l’objectif de baisse de 50 % des émissions de particules fines entre 2020 et 2030 dans les territoires les plus pollués.
Un plan chauffage au bois domestique décliné selon différents axes
Il s’articule autour de plusieurs axes. Le premier consiste à sensibiliser le grand public à l’impact sur la qualité de l’air d’un chauffage au bois avec des appareils peu performants ou un combustible de mauvaise qualité. Le plan d’action doit donc renforcer et simplifier les dispositifs d’accompagnement pour accélérer le renouvellement des appareils de chauffage au bois : 600 000 appareils seront remplacés d’ici 2025 grâce aux aides à la rénovation énergétique des logements.
Parallèlement, la performance des nouveaux équipements doit continuer à s’améliorer. Le plan prévoit ainsi de faire évoluer le label flamme verte « au-delà du seuil « 7 étoiles » pour définir des niveaux de performance plus protecteurs pour la qualité de l’air ». Il faut également promouvoir l’utilisation d’un combustible de qualité : le plan d’action prévoit le développement d’un label pour attester de la qualité du combustible (faible taux d’humidité) et de son origine (issu de forêts gérées durablement).
Le dernier axe consiste à encadrer l’utilisation du chauffage au bois dans les zones les plus polluées, « en prenant des mesures adaptées aux territoires pour réduire les émissions de particules fines ». Les préfets pourront enfin « conditionner l’installation de nouveaux appareils, avec des critères de performance minimaux à respecter, interdire l’utilisation de bois qui n’a pas été préalablement séché, ou développer plus rapidement l’installation d’inserts », voire même interdire l’utilisation des cheminées à foyer ouvert.
Sources : Ministère de la Transition écologique, Actu-Environnement