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Chauffage et transport en avion des fruits et légumes : le WWF Suisse exige la transparence

legumes bioPlus que la saison ou la provenance régionale des fruits et des légumes, ce sont les transports et les serres chauffées aux combustibles fossiles qui influencent fortement leur bilan climatique. Tel est le constat établi par une étude de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (EPFZ), demandée par le WWF Suisse. Au vu de ces résultats, le fonds mondial de protection de la nature exige des détaillants qu’ils désignent clairement ces produits, voire qu’ils les retirent de leur assortiment.

Le WWF voulait en fait savoir si les fruits et les légumes de production régionale et saisonnière présentaient le meilleur bilan environnemental. L’EPFZ a donc examiné 25 variétés de produits de pays privilégiés par la Suisse pour ses importations pour évaluer leur bilan climatique. Pour son étude, l’institut tient compte de facteurs comme le chauffage des serres, le stockage, le traitement des sols, la fertilisation, les mesures de protection phytosanitaires, l’irrigation, l’infrastructure liée à la production,  la préparation pour la vente, la pollution de l’air, le transport et la réfrigération – les gaz à effet de serre émis étant convertis en équivalents CO2.

Les conclusions de l’étude montrent que ce n’est pas tant la saison ou la provenance régionales de ces fruits et légumes qui s’avèrent décisives, mais leur mode de production et leur moyen de transport : serres chauffées au gaz ou au fioul ou transport en avion pèsent en effet très lourd dans ce bilan. Pour être respectueux de l’environnement, les produits doivent provenir d’installations hautement efficaces, chauffées aux énergies renouvelables, et nécessiter une utilisation minimale d’eau, d’engrais et de pesticides : «Les produits régionaux et saisonniers ne sont ainsi pas toujours les plus climat-compatibles», explique Damian Oettli, responsable Consommation & Economie au WWF Suisse.

Mais les consommateurs ne sont pas informés des moyens de transport utilisés, ou de la culture en serres chauffées aux combustibles fossiles des produits qu’ils achètent, c’est pourquoi le WWF demande un étiquetage des produits concernés. Pour Damian Oettli, «il serait encore plus simple que les grands distributeurs retirent ces articles de leur assortiment pour les remplacer par des alternatives plus écologiques».

Le WWF donne ainsi l’exemple des asperges : un kilo d’asperges vertes suisses ou allemandes pèse sur le climat à hauteur d’un kilo de CO2 à peine. La même quantité d’asperges vertes espagnoles, transportées par camion, présente un bilan de 1,5 kilo de CO2. Et celles importées par avion du Pérou lestent la balance climatique de 15 kilos de CO2. Même chose pour l’avocat du Chili (0,6 kilo de CO2 généré par kilo de produits, contre 13 kilos s’ils sont transportés en avion. Et même remarque pour les tomates : un kilo de tomates mûries sous le soleil espagnol occasionne environ 0,5 kilo de CO2, soit dix fois moins que les tomates cultivées en Suisse sous des serres chauffées à l’aide de combustibles fossiles. Mieux vaut attendre la saison et les tomates mûries au soleil local lorsque la météo le permet.

Source : WWF Suisse

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