Pour le cinquième anniversaire de la catastrophe de Fukushima, le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer publie un dossier sur la situation du nucléaire et en France et plus généralement sur les leçons tirées de Fukushima. Il revient sur les actions engagées en matière de sécurité nucléaire, d’alerte au tsunami et de prévention des risques sismiques sur le territoire.
Alors que la situation semble désormais sous contrôle au Japon et que le démantèlement de la centrale accidentée doit s’étaler sur 40 ans, la France estime avoir réalisé les évaluations complémentaires de sureté qui ont notamment conduit au concept du noyau dur, consistant à renforcer très fortement certains composants vitaux des centrales. EDF suit le calendrier initial pour les premiers travaux.
Rapidement après l’accident, la démarche d’audit des installations nucléaires françaises a été engagée. Suivant les préconisations de l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN), le concept du noyau dur, constitué d’un nombre limité de dispositifs matériels et organisationnels destinés assurer les fonctions vitales pour la sûreté des installations y compris en cas d’événements extrêmes au-delà des marges de sûreté actuelles (éléments « bunkérisés »), a pour objectif de prévenir un accident avec fusion du combustible ou d’en limiter la progression, de limiter les rejets radioactifs massifs et de permettre à l’exploitant d’assurer les missions qui lui incombent pour gérer une crise dans des situations extrêmes. Ce noyau dur devrait être majoritairement achevé en 2022.
L’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire) fait par ailleurs le point sur la situation au Japon et les efforts se poursuivant pour maîtriser les installations, dans un contexte toujours difficile, lié à une connaissance encore limitée de l’état des réacteurs et des bâtiments endommagés. Il fait le point sur l’état des installations de Fukushima Daïchi en 2016, les leçons qui en ont été tirées pour la France, l’impact environnemental de l’accident, l’impact sur la santé et les conséquences sociales, ainsi que le sort des évacués de la région.
En Métropole d’autre part, comme en Outre-mer, l’alerte au tsunami a été renforcée par la création du Centre National d’Alerte au Tsunami (CENALT) désormais opérationnel pour la Méditerranée dans son ensemble et l’Atlantique Nord-Est. Pour les Outre-mer, l’ensemble est couvert par le Centre américain d’alerte au tsunami d’Hawaï. Pour la Polynésie Française, il existe un centre de prévention. Des discussions sont engagées de plus pour étendre les missions du CENALT à l’Outre-mer.
Le Ministère revient enfin sur la prévention du risque sismique, qui concerne 58 % des communes de la métropole, avec un niveau d’aléa différent selon les régions. Les plus destructeurs sont cependant attendus dans les Antilles, situées à proximité d’une zone de subduction des plaques tectoniques. Une carte de zonage du risque sismique a été élaborée et des règles de construction parasismique sont à appliquer dans les différentes zones. Un cadre d’action a aussi été élaboré concernant la sensibilisation au risque sismique, la réduction de la vulnérabilité des constructions, l’aménagement adapté du territoire communal et l’amélioration des connaissances de l’aléa. Un plan spécifique a été élaboré pour les Antilles.
Source : MEEM