Plus il fait chaud, plus on a besoin de climatiseurs. Mais plus on utilise de climatiseurs et plus il fait chaud. Un cercle vicieux dont il va falloir faire une priorité, car ces équipements, énergivores et émetteurs (directs et indirects) de gaz à effet de serre, participent au réchauffement climatique. Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), installés principalement actuellement dans les pays développés, ils sont appelés à se multiplier rapidement dans les pays émergents.
Une consommation d’électricité liée aux climatiseurs qui explose
Selon un rapport que vient de publier l’AIE, il existe environ 1,6 milliard de climatiseurs installés dans le monde, pour moitié aux Etats-Unis et en Chine. Et chaque année, il s’en vend près de 133 millions, soit 3 fois plus qu’en 1990. En Chine uniquement, on en a installé 53 millions en 2016. L’utilisation de climatiseurs et de ventilateurs électriques représente déjà environ un cinquième de l’électricité totale des bâtiments dans le monde, soit 10% de la consommation mondiale d’électricité, selon les calculs de l’AIE.
En Inde, où seuls 4 % des ménages sont équipés, tout indique que les ventes vont exploser. Au Brésil, en Thaïlande, en Indonésie, dès que les revenus d’un ménage augmentent, le climatiseur fait partie des tout premiers achats. Au point que pour les trois prochaines décennies, la climatisation devrait devenir l’un des principaux moteurs de la demande mondiale d’électricité.
Dans les dix prochaines années, ce sont vraisemblablement des milliards de climatiseurs qui seront installés. A tel point que, selon l’AIE, si on ne change pas radicalement la trajectoire actuelle, les émissions de CO2 liées à la climatisation devraient pratiquement doublées entre 2016 et 2050. En quantité de CO2 rejeté dans l’atmosphère, c’est comme si on ajoutait au monde actuel l’équivalent des émissions de l’Afrique (soit 1 milliard de tonnes par an).
Une participation certaine au réchauffement climatique
Car ces équipements participent au réchauffement climatique à plusieurs titres. D’une part, ils consomment énormément d’électricité, souvent générée dans ces pays par des énergies fossiles (gaz, charbon…), dont les émissions en matière de gaz à effet de serre ne sont plus à démontrer.
D’autre part, en refroidissant les maisons, ils rejettent la chaleur de l’intérieur des pièces à l’extérieur, dans les rues. Une étude de 2014 a abouti à une hausse de température de 1° C la nuit en centre-ville, du fait de la « machinerie » urbaine. Et l’urbanisation rapide de certains pays accélère le phénomène, car la chaleur est absorbée par les murs en béton.
De plus, c’est dans ces pays que le réchauffement climatique se fait le plus sentir et fait le plus souffrir les populations, bien plus que sous le climat tempéré de nos latitudes.
Une étude américaine de 2017 a quant à elle quantifié l’impact de la surconsommation des climatiseurs sur les émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis : ils seraient responsables d’une hausse de 3 % à 4 %par degré Celsius supplémentaire par rapport aux normales saisonnières.
« Le monde va subir une crise du froid » affirme le directeur de l’AIE, Fatih Birol, qui estime que la question des climatiseurs est « l’angle mort » du débat énergétique actuel.
Quelles alternatives ?
Des solutions existent déjà. Et d’abord développer l’énergie solaire, car son pic de production correspond en pleine journée au pic de consommation des climatiseurs.
Autre possibilité : améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. On se protège du froid par l’isolation, on peut tout aussi bien se protéger de la chaleur.
Mais selon l’AIE, la priorité est de durcir les normes sur la consommation électrique de ces appareils. Des technologies plus économes existent (plus utilisées en Europe), mais les ménages, notamment aux Etats6unis mais pas seulement, continuent à se tourner vers des climatiseurs à la technologie plus ancienne, car ces appareils énergivores coûtent moins cher.
« La demande croissante de climatiseurs est l’un des points les plus critiques du débat actuel sur l’énergie : établir des normes d’efficacité énergétique plus élevées est l’une des mesures les plus faciles à prendre pour réduire les besoins en nouvelles centrales, réduire les émissions et réduire les coûts en même temps« , conclut Fatih Birol.
Sources : AIE, Sciences et avenir, RTL
Une réponse sur “Climatiseurs : le cercle vicieux du réchauffement climatique”
Merci beaucoup à vous d’avoir partager avec nous cet article
svp je voudrais savoir quelle est la meilleure marque des plaques solaire à acheter ?