Les initiatives se multiplient dans le monde pour limiter les émissions de CO2, et l’Eglise ne reste pas étrangère à cette problématique, loin de là ! Trois petits exemples nous expliquent bien que les instances religieuses se sentent concernées : si le Vatican s’est déjà autoproclamé en 2008 « premier état souverain à zéro émission de CO2 », des paroisses du Québec ou de Suisse mènent de leur côté des actions symboliques, à leur niveau.
Lors d’un message à l’occasion de la Journée du Tourisme 2008, le Vatican – état souverain – avait effectivement expliqué comment il compensait ses émissions de CO2, estimant même être arrivé à un équilibre :
La Cité du Vatican est devenue le premier Etat souverain « à zéro émission » d’anhydride carbonique (C02) avec la création, en 2007, d’une zone boisée en territoire hongrois, lui appartenant. Ce plan, visant à régénérer la végétation, constitue un engagement écologique significatif vis-à-vis de notre planète, de la part de l’Eglise catholique dans son expression la plus haute.
Au Québec, l’Eglise prône maintenant l’achat local, afin de réduire son bilan carbone. Et pas n’importe quel achat : celui du vin de messe ! En effet les prêtres québécois ont désormais à leur disposition des vins produits sur place et reconnus par l’Eglise – étape indispensable avant de pouvoir s’en servir. Le titre de « vin de messe » n’est effectivement attribué qu’à des vins les plus naturels possible, autrement dit ils doivent provenir de raisins fermentés sans ajout de sucre (chaptalisation) et sans additif. Ceux précédemment utilisés venaient de Californie et pesaient donc lourds en CO2, en raison de leur transport. Certains diocèses de la Belle Province ont déjà opté pour cette solution, même si cela leur revient un peu plus cher. Ainsi, le premier producteur local « labellisé vin de messe » explique :
Essentiellement, le vin de messe est habituellement rouge, mais plusieurs préfèrent le blanc, car ça tache moins les nappes. Ils ont donc le choix. Et je dois dire que la réponse des paroisses est déjà très positive. Les prêtres sont contents que l’Église ait posé ce geste.
En Suisse, rien de tel – les vins voyagent certainement moins – mais une initiative qui ne manque pas d’intérêt non plus : un site, œcuménique bien entendu, propose aux différentes paroisses du pays de calculer leurs émissions de gaz à effet de serre par paroissien, en recensant les églises dont elles disposent ainsi que les centres paroissiaux, et se charge même de leur donner des conseils spécifiques afin de limiter leurs émissions :
Calculez les émissions de CO2 des bâtiments de votre paroisse. Le résultat est divisé ensuite par le nombre de paroissiens. La valeur obtenue peut être comparée à celle d’autres paroisses. Le calculateur fournit en même temps que les résultats des conseils utiles pour réduire vos valeurs.
Dans le domaine de la réduction des émissions humaines de gaz à effet de serre, toute initiative, aussi insolite soit-elle, est bonne à prendre !
Sources : Pneumatis, La Voix de l’Est, Oeku