Trois entreprises suédoises (A-hus, créateur de maisons basse consommation, Vattenfall, producteur d’électricité, et l’entreprise automobile Volvo) se sont lancé en 2010 un défi : arriver à diviser par 5 les émissions de CO2 d’une famille-type en moins d’un an. Elles ont trouvé une famille volontaire, les Lindell, qui ont montré qu’en associant les technologies actuelles et le changement de comportement, la réduction des émissions de gaz à effet de serre était possible, sans sacrifier pour autant son confort.
La famille était, au moment de l’expérience, composée de 4 personnes (dont deux adolescents de 16 et 13 ans), habitait une maison des années 70, chauffée par pompe à chaleur, et possédait deux voitures essence d’une dizaine d’années. Pour parvenir à la réduction des émissions envisagée, deux approches interdépendantes ont été suivies : une technologie de pointe et un changement de style de vie.
Pour la technologie de pointe, chaque partenaire industriel a fourni un élément : une maison passive, voire productrice d’électricité pour A-hus, une voiture électrique pour Volvo, et de l’électricité de source renouvelable (hydraulique en l’occurrence) pour Vatenfall. Leurs partenaires de l’université technologique de Chalmers se sont chargés de calculer l’empreinte carbone des Lindell, selon deux méthodes complémentaires : l’analyse du cycle de vie et l’analyse entrée-sortie. La première couvre la nourriture, les vêtements, le chauffage, les transports, etc. Mais elle est incomplète car il faut prendre en considération de nombreux autres petits éléments, par exemple le fait de se déplacer pour aller chercher le kilo de viande : c’est là le rôle de la seconde.
Les Lindell ont adopté de multiples petits changements : manger moins de viande, ne pas jeter de nourriture, pratiquer le covoiturage, voyager moins loin pour les vacances, mais rien de radical, si ce n’est le changement de maison. L’expérience a duré 6 mois et les résultats sont impressionnants : la famille a réduit ses émissions de CO2 de 95 % dans le domaine des transports, de 80 % pour la nourriture, de 60 % pour l’ensemble de la maison et de 50 % pour le reste, soit au total une diminution de 75 % des émissions de gaz à effet de serre, sans sacrifier son confort pour autant.
Trois ans après la fin de l’expérience, où en est-on ? Les partenaires tirent la conclusion suivante : « Les résultats montrent qu’il faut conjuguer plusieurs choses pour réussir à diminuer de façon significative les émissions de CO2 : modifier le système de production d’énergie mais aussi et surtout changer notre style de vie, surtout au niveau de la nourriture », conclut Consoglobe, d’après le rapport final du projet.
Source : Consoglobe