Nous avons vu dans la première partie que les ménages sont peu demandeurs des services d’information sur les consommations d’énergie, mais qu’ils peuvent servir de tremplin à une culture de l’énergie s’ils répondent à un certain nombre exigences. Mais les appareils seuls ne semblent pas pouvoir suffire à insuffler aux ménages la nécessité de changement. D’autres pistes sont donc à examiner. Si les appareils actuels permettent une forme d’apprentissage, ils peinent cependant à accompagner les ménages vers des démarches d’efficacité énergétique, notamment sur le poste du chauffage. Il faudrait donc aller vers une forme de conseil plus avancé.
Un accompagnement nécessaire
Les systèmes d’information doivent être suffisamment accessibles, robustes et adaptables aux différentes configurations, mais aussi proposer un design ergonomique et cognitif favorisant l’auto-apprentissage. Le premier point est une exigence pour capter l’attention des ménages qui doivent bénéficier d’offres de services multicanaux (afficheur, tablette, smartphone, internet, etc.), le second permet de réactiver leur intérêt.
Mais dans la phase initiale, un accompagnement des ménages doit être envisagé. Les utilisateurs ressentent en effet ce besoin d’être accompagnés pour la prise en main des dispositifs, pour donner du sens à l’information et pour engager une dynamique de changement. Cela peut s’envisager sous différentes formes, notamment celle d’un échange entre ménages qui permet un transfert de connaissances et de compétences.
Mettre l’utilisateur au centre de la démarche
Cependant les ménages semblent souvent réticents à prendre part à des programmes les incitant à moduler leur consommation d’énergie, le bénéfice ne leur en apparaissant pas clairement. Il faut donc proposer des offres sans coût ni risque. D’où une nécessité de les sensibiliser à la gestion des réseaux électriques, même si l’objet n’est pas de les transformer en spécialiste, et particulièrement au problème de la pointe électrique, auquel ils sont plus réceptifs (cela peut les concerner directement) et à la notion de coût pour la collectivité. Une information qui doit être portée par les territoires, mais ceux-ci ne doivent pas perdre de vue que l’énergie n’est pas prioritaire pour la plupart des ménages. Il faut donc traduire les enjeux pour l’utilisateur et les bénéfices pour le consommateur.
Pour être en mesure de réaliser les bénéfices attendus, il faut donc mettre l’utilisateur au centre de la démarche. Pour s’engager en confiance, le ménage a besoin de la lisibilité et de la transparence de la démarche. Les solutions techniques de pilotage peuvent apporter une réponse car elles progressent dans leur ergonomie, mais tous les ménages ne sont pas à l’aise avec ces solutions.
Les systèmes de régulation par exemple restent penser plus pour des techniciens que pour le consommateur. Il faut aussi une démarche d’information pour mobiliser le levier comportemental et permettre un lissage de la courbe de charge et des économies d’énergie, d’où l’utilité d’une démarche d’accompagnement des ménages.
Source : Alphéeis