Pour limiter les émissions de CO2 liées au transport, les scientifiques ont cherché à développer de nouveaux carburants, produits à partir de matière organique, la biomasse. Mais la première génération de ces biocarburants qui utilisait l’huile des plantes comme le colza, le tournesol par exemple, risquant de s’inscrire dans une compétition avec les cultures à usage alimentaire, une deuxième génération a été mise au point, cette fois à partir de la partie non consommable de la plante (feuilles, paille). Mieux, mais pas totalement satisfaisant, en raison de la compétition pour les terres arables et l’eau. Les recherches pour un biocarburant de troisième génération se tournent donc vers les lipides extraits de microalgues, et des chercheurs de Hong-Kong ont une idée pour en optimiser l’utilisation, idée qui fait d’ailleurs son chemin chez nous aussi.
Près d’un million de microalgues existent et certaines peuvent accumuler jusqu’à 80 % de leur poids sec en acide gras. Leur croissance rapide, indépendante des saisons, et leur productivité surfacique élevée, un milieu de culture aquatique (eau de mer ou eau douce) ainsi que leur bilan environnemental et énergétique leur confèrent autant d’avantages. Malheureusement jusqu’à présent, elles ne sont pas encore assez rentables économiquement et énergétiquement pour être produites à grande échelle : le prix du litre de biocarburant obtenu est actuellement estimé entre 5 € et 10 €.
Mais des scientifiques de l’Open University de Hong-Kong cherchent à en optimiser les coûts, en associant cette filière au traitement des eaux usées. En effet, les microalgues se nourrissent essentiellement d’azote et de phosphore, contenus en grande quantité dans les eaux usées. Leur idée est donc de cultiver une espèce locale d’algues, adaptées au climat, pour traiter les eaux usées de l’île, tout en produisant un biocarburant à partir de cette biomasse. Ils comptent lancer une étude pilote sur le site de l’une des stations d’épuration du territoire. Les microalgues sont utilisées depuis longtemps pour le traitement des eaux usées dans le cadre du lagunage, et la recherche européenne et française investit aussi dans des projets sur l’utilisation des microalgues pour la production de troisième génération : plusieurs projets sont d’ailleurs en cours actuellement.
Source : Bulletins Electroniques