Les fêtes de Noël ont chaque année un coût écologique réel et important. Les illuminations qui décorent rues et maisons, les sapins que nous choisissons, les cadeaux que nous offrons et même les repas que nous préparons à cette occasion y contribuent. Alors, combien coûte Noël en termes d’émissions de gaz à effet de serre et comment concilier fêtes et environnement ?
Faisons les comptes…
En ce qui concerne le « poids » en CO2 de Noël, c’est l’Institut de l’Environnement de Stockholm (Suède) qui, après une enquête menée sur les émissions de CO2 par Anglais pour Noël, donne des éléments de réponse. Par ailleurs, d’autres organismes, comme l’ADEME, en fournissent aussi.
Il faut d’abord prendre en compte les illuminations qui décorent villes et villages, et maisons bien entendu. Et sur ce sujet, le bilan électrique est conséquent, puisque la puissance fournie pour les illuminations de fin d’année, individuelles et collectives, est estimée aux alentours de 13 000 MW, dont une partie provient des énergies fossiles. Puis viennent les cadeaux et plus particulièrement les jouets offerts aux enfants – la majorité provient d’Asie du Sud-Est, puisque 62 % des jouets importés dans l’Union Européenne viennent de Chine -, leurs emballages et suremballages et l’envoi des colis : 310 kg de CO2 par personne, selon les calculs de l’institut.
A cela s’ajoute la nourriture : les grands repas poussent à trop manger, à surconsommer de la viande (sans compter le foie gras !) et favorisent le gaspillage alimentaire. Selon l’ADEME, un repas « classique » complet, c’est en moyenne 2,5 kg de CO2 par couvert, soit : 500 gCO2 pour l’entrée, 1 500 gCO2 pour le plat et 500 gCO2 pour le dessert. Selon l’addition de l’Institut de Stockholm, il faut compter au total plus de 650 kg de CO2 émis par personne, soit l’équivalent d’un aller simple Paris-New-York en avion…
… et essayons de les minimiser !
L’ADEME notamment s’est penchée sur cet épineux problème : comment garder la magie de Noël, avec décorations, cadeaux, et repas économes en CO2, et a préparé tout un dossier afin de proposer des solutions pour des fêtes écoresponsables. A commencer par le sapin : l’idéal, c’est un sapin naturel, à replanter en pot ou au jardin à la fin des fêtes (donc non coloré et sans neige artificielle), ou à défaut à rapporter dans un lieu de collecte. Pour une longue durée, on peut envisager un sapin artificiel, mais attention : il faut le garder au moins 20 ans pour limiter son impact environnemental.
Côté décorations, mieux vaut laisser place à la créativité de chacun en privilégiant le recyclage de cartons, de rubans, de tissus etc. On peut aussi trouver des idées sur de nombreux blogs consacrés aux loisirs créatifs. Pour les illuminations, il faut bien entendu privilégier les LED et regarder pour l’extérieur du côté des guirlandes solaires : certaines peuvent fonctionner 6 heures d’affilée en autonomie.
Pour les cadeaux aussi, on peut laisser parler sa créativité. A défaut, mieux vaut choisir un cadeau utile, pourquoi pas d’occasion, sans pile, ni chargeur ; ou encore se tourner vers des objets échangeables (avec un ticket de caisse sans prix), ce qui évitera à certains d’atterrir au fond d’un tiroir. Pour les enfants, il est préférable de choisir le logo Nordic Swan sur les jouets, qui les certifie sans substance chimique dangereuse pour l’homme et pour l’environnement, ou de vérifier qu’ils portent un écolabel reconnu ou encore qu’ils proviennent du commerce équitable. Pour emballer les cadeaux aussi, certaines solutions sont à privilégier : le papier recyclé ou encore la réutilisation de papier-cadeau ayant déjà servi ou encore s’adonner au furoshiki, art japonais qui consiste à emballer des objets dans un carré de tissu.
En ce qui concerne les repas, l’ADEME laisse la parole à l’association « Bon pour le climat » qui propose une sélection de recettes de plats, faciles et abordables, et offrent, en indiquant les émissions de CO2 liées à chaque met, la possibilité au consommateur de comparer le total avec un repas « classique. » Et bien entendu, il ne faut pas oublier de privilégier les produits locaux et de saison, et de préférence biologiques.
Sources : ADEME, Quelle énergie