L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) vient de publier un rapport soulignant la nécessité pour les pays d’anticiper les cas de pénurie d’électricité, en élaborant des stratégies « d’urgence » pour minimiser les impacts sociaux, économiques, voire environnementaux qu’un manque d’électricité pourrait avoir. Il met ainsi en évidence un certain nombre de « bonnes pratiques », utilisées par des états confrontés à des problèmes d’approvisionnement énergétique. Et selon le rapport, la meilleure réponse que l’on puisse apporter, c’est de prévoir pour anticiper la crise.
Au-delà des mesures imposées par le gouvernement japonais pour gérer la pénurie d’électricité due au tsunami du 11 mars, le rapport présente des initiatives intéressantes utilisées par les autorités d’Alaska ou d’Afrique du Sud, ainsi que les enseignements que l’on peut en tirer. L’AIE détermine d’abord les trois étapes précédant la mise au point d’une stratégie : l’identification des scénarios possibles, ainsi que leurs causes et leur durée prévisible ; l’identification des principales possibilités d’économie d’énergie, avec un impact réduit sur l’économie et la société ; l’établissement d’un catalogue d’outils passant par le rationnement, les campagnes d’informations, les alternatives à la technologie…
Le rapport reprend ainsi quelques cas de solutions mise en place par les autorités pour pallier à des risques de pénurie d’électricité. Il souligne notamment l’intérêt de la campagne d’information sur les éco-gestes menée par le gouvernement d’Alaska, lorsque la capitale, Juneau, avait été confrontée à la coupure, pour cause d’avalanche, de la principale ligne à haute tension l’approvisionnant. Les résultats sont allés bien au-delà des attentes des autorités puisqu’en six semaines, la consommation d’électricité a été réduite de 25 à 30 %, grâce à des pratiques très simples expliquées aux usagers, comme la réduction de la durée de la douche, la diminution de l’éclairage, le réglage un peu plus bas des thermostats des radiateurs ou encore le séchage des vêtements à l’air.
L’Afrique du Sud a mis en place un système de messages d’alerte, fournissant en temps réels des informations sur un manque probable d’électricité et précisant les mesures spécifiques recommandées pour éviter les conséquences d’une coupure pure et simple. Quant aux mesures prises au Japon, nous nous en sommes largement fait l’écho dans ces pages, comme la campagne d’information menée pour éviter l’usage, d’habitude trop répandu, de la climatisation, ou l’affichage quasi permanent dans les gares et à la télévision des soldes de production et de demande d’électricité.
Sources : Le Journal de l’Environnement, AIE