Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, utiliser l’eau de pluie à l’extérieur de l’habitation ne pose aucun problème et doit être largement favorisé, notamment en ce qui concerne l’arrosage des jardins. Toutefois, lorsqu’il s’agit de l’utiliser à l’intérieur d’un lieu d’habitation, il faut se montrer plus circonspect et respecter des règles de base, même si elles ne garantissent pas une absence totale de risques.
Par contre, une réutilisation mal contrôlée dans une habitation peut poser de réels problèmes sanitaires. En effet, son utilisation intensive dans une maison nécessite la coexistence de deux réseaux : le réseau de l’eau de pluie (non potable) et le réseau public de distribution d’eau potable. Et qui dit double réseau, dit risque de méprise. Même si, dans les bâtiments à usage d’habitation, la présence de robinets de soutirage distribuant des eaux de qualités différentes est interdite dans la même pièce (à l’exception des caves et des sous-sols), la présence de deux réseaux expose les occupants à des risques sanitaire en raison de possibilité d’interconnexion entre eux : mauvaise conception de l’appoint en eau potable, s’il existe (pour alimenter des chasses d’eau notamment), piquages effectués (par erreur ou volontairement) sur le réseau d’eau de pluie au lieu du réseau d’eau potable, lors d’interventions ultérieures de plomberie, par exemple. Ainsi, précise le ministère de la Santé :
En effet, les expériences de « double réseaux » ont montré, tant en France qu’à l’étranger, que la séparation totale de réseaux ne peut être assurée à long terme et/ou à grande échelle dès lors qu’un double réseau existe dans l’habitat. Le développement à grande échelle de la récupération de l’eau de pluie dans l’habitat induit donc un risque de contamination de l’eau potable à l’échelle de l’habitat et à l’échelle d’une unité de distribution.
Il existe dans ce cas deux types de risques : d’une part, les occupants du bâtiment peuvent être amenés à consommer involontairement de l’eau de pluie (et gare notamment aux gastro-entérites !), d’autre part, la population alimentée par le réseau public peut également en consommer sans le savoir par phénomène de retour ( dépression lors de travaux sur le réseau public par exemple).
Dans tous les cas, les canalisations de distribution d’eau de pluie doivent être repérées par un pictogramme ou la mention « eau non potable ». Les équipements de stockage doivent être soigneusement nettoyés et entretenus, et leur propriétaire doit faire une déclaration d’usage à la mairie, car les eaux utilisées à l’intérieur du bâtiment et renvoyées vers les égouts sont soumises à la taxe d’assainissement.
Sources : Ministère de la Santé, Ministère du Développement Durable
Une réponse sur “Comment utiliser l’eau de pluie ? (2)”
Bravo pour toutes ces bonnes infos car notre facture d’eau n’a pas fini d’augmenter ! Ce qui montre bien que les économies d’eau peuvent se faire au quotidien par chacun d’entre nous !
pour info 60 millions de consommateurs, teste des douchettes à économie d’eau et préconise la pose de matériel d’économie d’eau sur les robinets et WC.
L’étude montre qu’une famille de 4 personnes peut réduire de 30% sa facture d’eau (de 150 m3 /an à 100 m3) soit 50 m3 d’économie d’eau par an, tout en gardant le même confort.
Il est indiqué que ces matériels d’économie d’eau permettent au final une économie entre 217 et 267 € /an ce qui représente 45% de la facture d’eau (30% d’économie pour l’eau et 15% supplémentaire sur l’énergie).
Télécharger l’étude complète http://www.60millions-mag.com/kiosque/mensuels/cremes_solaires_bronzer_en_toute_securite/se_doucher_sans_gaspiller_l_eau_9_douchettes_a_economie_d_eau