Depuis 10 ans, le Concours Génération Développement Durable, ouvert aux étudiants du Bac à Bac+5, récompense des initiatives d’étudiants qui repensent l’usage des biens de consommation, économisent l’énergie ou encore réduisent les émissions de gaz à effet de serre. A l’occasion du Forum Science, Recherche et Société, les projets lauréats 2014, fruits du travail d’un particulier ou d’une équipe, ont été dévoilés.
Le jury, composé de 5 membres professionnels de l’énergie, de la science et de la recherche, a déterminé les projets les plus intéressants qui répondent à des critères de faisabilité et d’originalité. Il a ainsi décerné le premier prix à Micr’Home
, qui cherche à exploiter les interstices laissés vacants en ville, véritables réserves immobilières. La lauréate, Myrtille Drouet a imaginé des modules de 26 m2, étroits (1,72 m intérieur) et sur 3 niveaux qui regroupent toutes les fonctionnalités nécessaires pour répondre aux besoins physiologiques de l’habitat : boire, manger, dormir, se protéger. « L’habitat interstitiel génère un nouveau mode de vie, le rôle du designer est d’assurer l’équilibre entre la nouveauté nécessaire au renouvellement urbain et les repères nécessaires à l’appropriation du lieu. Une telle intervention met en avant le potentiel insoupçonné de la ville et permet un nouveau regard sur les environs du logement » nous explique l’ADEME.
Deux deuxièmes prix ex-æquo ont été décernés : l’un au projet Gaspi’Potes et l’autre à l’initiative Cyclamen. Gaspi’Potes cherche à lutter à la fois contre le gaspillage et contre la précarité alimentaire des étudiants. Il s’agit d’un camion-restaurant (food truck) qui propose tous les midis aux étudiants des plats équilibrés et à faible coût, directement sur leur lieu d’études et préparés à partir d’aliments issus du gaspillage alimentaire. Les plats sont préparés par un cuisinier en réinsertion aidé pendant le service par un emploi étudiant chargé de la vente des produits et de la gestion de la caisse. La récupération d’aliments gaspillés est très peu chère, voire gratuite grâce à certaines structures, et permet de produire des plats équilibrés. Grâce à un fonctionnement viable économiquement, cette offre pourrait facilement et rapidement être proposée sur différentes universités et écoles à travers la France.
Cyclamen vise à recycler, autoproduire et bien manger dans un restaurant -microferme urbaine sous la forme d’un module semi-nomade : un conteneur frigorifique aménagé et surmonté d’une structure construite à partir de bois de palettes. Se fournissant auprès d’un réseau de distribution de produits alimentaires en circuit court de proximité (type AMAPs, « Ruche qui dit Oui »…), la structure valorise les déchets urbains à travers sa construction issue de matériaux de récupération ainsi qu’une autoproduction agricole. Le toit sert de support à une production agricole (aromates et fleurs comestibles) à partir d’un substrat 100 % urbain (compost, marc et copeaux de bois). À cela s’ajoutent deux vermicomposteurs pour recycler les déchets, ainsi que des ruches pour diversifier la production.
Enfin, un prix « spécial 10 ans » revient au projet L’eau dans tous ses états qui cherche à sensibiliser le public aux enjeux mondiaux majeurs autour de l’eau : un tour du monde pour dresser un panorama d’initiatives et mettre en valeur de beaux projets afin d’alerter et d’encourager à changer les habitudes, grâce à des moyens innovants (jeux de plateau, applications web, ateliers de fabrication, création d’un jardin collaboratif, microreportages, correspondance avec des acteurs locaux). Il s’agit d’un projet s’inspirant directement des principes de l’éducation populaire.
Sources : ADEME, Concours Génération Développement Durable
